Un procès équitable de l'ancien président tchadien Hissein Habré consacrera ''une avancée significative'' dans la lutte contre l'impunité en Afrique, a soutenu Fatou Kama, chargée de programme à la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (RADDHO), une ONG, basée à Dakar.
"Une réussite de ce procès sera une avancée significative pour l'Afrique en matière de lutte contre l'impunité. Il n'est plus question de laisser passer l'impunité. C'est un combat que tous les Africains doivent mener", a-t-elle indiqué dans un entretien avec l'APS.
Mme Kama participait mercredi soir à un débat public organisé à la Faculté de droit de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), sur le renvoi de l'ancien président Hissein Habré devant un tribunal d'assises.
Cette rencontre était organisé par le consortium de sensibilisation sur les Chambres africaines extraordinaires, en partenariat avec l'Institut des droits de l'Homme et de la paix (IDHP) de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
La décision renvoyant l'ancien président tchadien devant un tribunal d'assises est une étape "importante" dans la lutte contre l'impunité, a estimé Mme Kama.
"C'est la toute première leçon africaine et une étape importante dans la lutte contre l'impunité en Afrique. Avec un procès équitable de Habré, on pourra dire qu'aujourd'hui, il y a possibilité pour des victimes d'obtenir justice et réparation", a-t-elle ajouté.
Le 13 février dernier, les Chambres africaines extraordinaires (CAE) annonçaient le renvoi de l'ancien président Hissein Habré devant "la Chambre africaine extraordinaire d'assises pour y être jugé pour crime contre l'humanité, crimes de guerre et crime de torture".
La date du procès de l'ancien président tchadien, en détention préventive depuis le 2 juillet à Dakar, n'a toutefois pas encore été fixée.
Hissein Habré, au pouvoir au Tchad entre 1982 et 1990, est poursuivi au Sénégal où il vivait en exil depuis sa chute, à la demande de l'Union africaine.
Sur cette base, les autorités sénégalaises ont créé un tribunal spécial au sein du système judiciaire sénégalais, présidé par des juges africains nommés par l'organisation continentale.
Selon une commission d'enquête tchadienne, le régime de M. Habré a fait plus de 40.000 morts parmi les opposants politiques et parmi certains groupes ethniques.
SG/BK
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Xeme
En Mars, 2015 (12:21 PM)Participer à la Discussion