Les associations et organisations de défense des droits des communautés de Bargny, en l’occurrence Lumière Synergie pour le Développement (LSD) et Takkom Jerry Polyvalence Culturelle et Environnementale ont servi une plainte, depuis le 9 mai dernier, aux différentes banques multilatérales de développement impliquées dans le financement des travaux de la Centrale à charbon de Sendou. C’est ce que nous a appris hier, jeudi 19 mai, à Dakar, Aly Sagne, Directeur exécutif de LSD.
«Nous avons porté plainte, le 9 mai dernier, auprès des mécanismes de plainte de la Banque Africaine de Développement (BAD), du Fonds public d’investissement néerlandais (FMO) et de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) pour non-conformité du projet de construction de la Centrale électrique à charbon de 125 MW de Sendou, au Sénégal, avec leurs différentes politiques de sauvegardes environnementales et sociales», nous a appris Aly Sagne, directeur exécutif de Lumière Synergie pour le développement (LSD), organisation non gouvernementale qui appuie les communautés de Bargny dans la lutte contre ce projet. Selon lui, dans cette plainte qui intervient à 15 jours seulement des Assemblées annuelles de la BAD, prévues le 24 mai prochain avec pour thème principale «Energie et changement climatique», qui constituent aux yeux de M. Sagne «deux problématiques au cœur de cette dispute avec le village de Bargny, assiégé d’une part par l’érosion côtière engendrée par les changements climatiques et d’autre part les risques de pollution découlant du choix technologique, en l’occurrence le charbon».
Pour ceci, les plaignants exigent «le respect de l’option des communautés et de délocaliser la centrale». Aly Sagne et ses amis demandent ainsi aux différents mécanismes des banques précitées d’examiner la conformité de ce projet et d’arbitrer le différend entre les communautés affectées et les promoteurs. En ce sens que «les politiques de sauvegardes constituent un ensemble de normes établies par les banques multilatérales de développement pour prévenir et éviter que leurs investissements et opérations ne nuisent à l’environnement ou aux droits humains», rappelle Aly Sagne. Aussi, le chef de file de la lutte pour la sauvegarde environnementale de Bargny demande à la BOAD et au FMO de «revoir la conformité du projet par rapport à leurs politiques de protection environnementale».
Et, estimant que ledit projet n’est pas conforme à leur politique, il soutient qu’ils doivent envoyer une mission sur place pour vérifier les problèmes rencontrés par les communautés. Aujourd’hui, les plaignants regrettent le silence de l’Etat du Sénégal qui n’a pas réagi face à cette situation qui affecte les communautés de Bargny qui se battent depuis 2009 pour défendre leurs droits, sans succès. Il faut signaler que les associations susmentionnées avaient déjà déposé une plainte, le 31 avril 2015, au niveau de l’OCDE. Pour rappel, le Sénégal s’était engagé, au récent sommet de la COP21 à Paris, de respecter les normes internationales en bannissant l’utilisation des énergies fossiles qui menacent la quiétude de la planète terre.
Justice
3 Commentaires
Abdou
En Mai, 2016 (23:05 PM)Abdou
En Mai, 2016 (23:05 PM)Anonyme
En Mai, 2016 (14:50 PM)Participer à la Discussion