Après une interruption de 45 jours, le procès de Hissène Habré reprend ce lundi 7 septembre 2015. Le procès a été renvoyé après la commission d'office de trois avocats (Mes Mbaye Sène, Mounir Balal, Abdou Gning) pour permettre à ces dernier de s'imprégner du dossier.
Mais Hissène Habré a toujours contesté ces avocats, refusant qu'il le défende. D'ailleurs, il avait refusé la semaine dernière de recevoir les avocats commis d'office qui s'étaient rendu à la prison du Cap Manuel pour le rencontrer.
Dans un communiqué rendu public ce dimanche, les avocats attitrés de Hissène Habré, Mes Ibrahima Diawara et François Serrès, ont soutenu que la stratégie de défense de l'accusé (de ne pas collaborer avec les chambre africaines extraordinaire : Ndlr) est un droit et il peut décider de ne pas s'exprimer. Tout comme lui-même et ses avocats peuvent ne pas être présents au procès.
Ils estiment que la commission d’office ne saurait justifier de plaider contre la volonté de l’accusé. “C’est une réaffirmation que la liberté et les droits de l’accusé doivent être respectés”, font-ils remarquer.
S’agissant de leur constitution, les avocats du Président Habré entendent rappeler qu’ils ont été constitués par l'ex-président Habré dès son inculpation et que cette constitution est parfaitement connue des Chambres africaines extraordinaire (CAE) car ils ont été convoqués lors d’une audience préliminaire à l’occasion d’un interrogatoire d’identité du Président et cette constitution a bien été actée par le Président des CAE. En ce sens, soutiennent-ils, la loi gouvernant la constitution des avocats en matière criminelle a bien été respectée. Cette constitution se suffit à elle-même et ne saurait être contestée.
Les avocats de Habré confirment “les instructions de leur client reçues ce jour à la Prison du Cap Manuel aux termes desquelles, d’une part, le Président ne reconnaît ni les CAE, ni les avocats commis d’office qu’il a refusé de recevoir, qui ne sont là que pour sauvegarder les apparences d’une parodie de justice et qui ne sauraient prendre la parole contre sa volonté, et d’autre part, réaffirme que ses seuls avocats sont Maîtres Ibrahima Diawara et François Serrès”.
Pourtant Me Mbaye Sène et Cie (les avocats commis d'office) entendent, malgré tout, s'acquitter de leur mission : celle de défense l'ancien président tchadien, même sans son consentement. Une bataille en perspective.
2 Commentaires
Mibry
En Septembre, 2015 (08:40 AM)Jiggy
En Septembre, 2015 (08:52 AM)Participer à la Discussion