Les quatre "junglers" (les membres de l’escadron de la mort de l’ancien président Yahya Jammeh) libérés récemment par le ministre gambien de la Justice, viennent d’être suspendus de leurs fonctions dans l’armée gambienne. L’information est du porte- parole de l’armée qui a, par ailleurs, assuré que leur sort est désormais entre les mains des enquêteurs de la Commission vérité, réconciliation et réparations qui doivent faire des recommandations. A noter que cette structure a bouclé, hier, lundi 19 août, les auditions des quatre autres "junglers" qui eux restent en détention pour dit-on avoir "menti" aux enquêteurs de cette Commission.
Après deux ans et demi de détention, le lieutenant-colonel Malick Diatta, les commandants Amadou Badje, Omar A. Jallow et Pa Ousman Sanneh ont humé l’air de la liberté depuis ce 10 août dernier. Ils bénéficient ainsi de cette clémence à la suite de leurs témoignages devant la Commission vérité, réconciliation et réparations, où ils ont avoué avoir participé à plusieurs crimes sous l’ère Jammeh. S’ils sont en liberté provisoire désormais, leurs fonctions viennent d’être suspendues par le chef d’état-major des armées en attendant que la Commission de réconciliation statue sur leur sort.
Mais contrairement à eux, les quatre autres "junglers" à qui l’on reproche d’avoir "menti" à cette Commission n’ont pas bénéficié de cette même largesse. C’est le cas d’Alieu JENG, dernier "jungler" en détention, auditionné hier. Contrairement à sa première apparition au cours de laquelle, il avait multiplié les contradictions et les propos décousus, il est passé aux aveux bon an mal an.
Finalement, il avoue avoir participé au meurtre du journaliste Deyda HYDARA et de l’exécution d’une cinquantaine de ressortissants ouest-africains en 2005. Comme l’avait indiqué le ministre gambien de la Justice lors de la conférence de presse où il a annoncé la libération provisoire de ces quatre hommes de main de Yahaya JAMMEH, ceux qui ont "menti" ne peuvent bénéficier de cette clémence.
Indiquant que c’est dans l’intérêt des victimes de libérer ces quatre ex-membres de la milice secrète de l’ex-président gambien pour avoir "bien coopérer" avec la Commission de réconciliation, cette mesure a suscité l’indignation des familles de victimes. Ensemble, ces familles ont dénoncé ce qu’elles appellent une "décision unilatérale aux relents de traumatisme psychologique" pour certains.
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