Absents de l’audience au moment du verdict du procès en appel de leur client, jeudi dernier, les avocats d’Hissène Habré assurent que l’affaire «est loin d’être terminée». Face à la presse ce vendredi, ils ont dénoncé la décision du tribunal de confisquer les biens de l’ancien président tchadien pour indemniser les familles des victimes des faits pour lesquels il a été condamné, en première et seconde instance, à perpétuité.
Ils argumentent : «Le statut des Cae a posé un principe pour le mécanisme de réparations : c’est d’abord, le Fonds d’indemnisation, constitué par les contributions volontaires des bailleurs de fonds, qui intervient à titre principal. Ensuite, ce n’est que dans le cas où un lien a été établi entre les biens d’une victime et ceux de l’accusé que l’on peut opérer des saisies. Rappelons qu’aucun plaignant n’a, au cours de cette procédure accusé le Président Habré d’avoir spolié ses biens personnellement.»
«C’est un véritable abus de pouvoir que de doter de pouvoirs exorbitants, de répression, un Fonds, qui n’existe pas, dont on ne connait rien de la composition, qui n’a aucune personnalité juridique ni d’existence légale, devenant ainsi le gendarme post mortem des Cae pour le plus grand bénéfice de la clique de Reed Brody (un des défenseurs des victimes). Ce débordement de la chambre d’Appel est totalement illégal et abusif», s’indignent les avocats d’Hissène Habré.
Ces derniers dénoncent aussi les indemnisations qui devraient être accordées aux victimes déclarées irrecevables et celles qui n’ont pas pris part à la procédure; ces catégories étant invitées, selon la défense, à «se présenter devant le Fonds (d’indemnisation) pour obtenir réparation». «Au titre d'une décision de la chambre criminelle du Tchad, rappellent-ils, des indemnisations ont déjà été accordées aux plaignants. Et aujourd’hui, la Chambre d’appel leur donne à nouveau des réparations, autrement dit, nous sommes bel et bien en présence d’un cas de double indemnisation.»
Les avocats de l’ancien président tchadien assure que le procès Habré est celui «de tous les échecs. Échec de toutes les intervenants dans cette affaire. Échec des autorités politiques qui ont parrainé ce procès, et ont laissé Idriss Déby être le maître du jeu judiciaire, assurant un grande part du financement».
Youssoupha MINE
2 Commentaires
Anonyme
En Avril, 2017 (08:28 AM)Yatt
En Avril, 2017 (17:01 PM)1. L’exécuteur des tortures évoquées est le financier principal du procès,
2. La prison de l’accusé a été construite avant le « procès »,
3. Les « chambres africaines » ont été préalablement chambrées par la France colonialiste, raciste, xénophobe et prédatrice des ressources africaines,
4. Les avocats de la victime ont été désignés de force par… ses bourreaux contre son gré (Habré a littéralement hurlé qu’il ne voulait pas d’avocat pour le défendre devant un « machin » à quoi il ne reconnaissait ni légitimité ni sérieux).
Les « témoins » de moralité douteuse qui ont été entendus (notamment sur les accusations de viols), ont été placés dans la scène juste, par simple arrogance, pour faire comprendre à qui de droit la toute-puissance de la France conquérante et manipulatrice de nos gouvernants : à ce niveau, le titre de la presse de service « Condamnation d’Hissène Habré : le verdict qui fait trembler certains présidents africains » pour lancer « à qui le tour » est significatif des desseins des commanditaires occidentaux !!!
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