Membre du pool d'avocats commis pour la défense de Khalifa Sall, Me Doudou Ndoye s'est mis dans une dynamique de démonter les actes posés par le procureur de la République dans le dossier qui a valu au maire de Dakar et certains de ses collaborateurs une détention depuis plusieurs mois. Il a reproché au parquet de n'avoir pas précisé dans son réquisitoire introductif les faits reprochés aux mis en cause.
"Par rapport au réquisitoire introductif, on dit qu'il y a des présomptions graves d'association de malfaiteur. La présomption c'est la pensée juridique. C'est une qualification de fait. Mais où sont les faits. ? Aucun fait ! Aucun fait de faux usage de faux en écriture de commerce ! L'ordonnance de renvoi ne montre nullement un fait. Idem pour le chef de complicité de faux. La complicité est une qualification, il n'y a pas de fait de complicité. On parle de complicité de détournement, d'escroquerie etc, toutes des qualifications et pas de faits. Ce texte dit que le juge d'instruction a le pouvoir d'inculper toute personne ayant pris part aux faits qui lui sont déférées. Et ici le ministère public ne défère aucun fait. Rien que des qualifications", a plaidé Me Doudou Ndoye, pour relever les manquements et violations contenus dans le dossier, selon lui.
Dans sa plaidoirie, Me Doudou Ndoye, a aussi mis à nu "une astuce de contournement du parquet". "Le parquet vise un rapport d'enquête qu'il cite pour dire voilà son réquisitoire sans nous dire ce qu'il y a dans le document visé. La loi est claire. Le Code de procédure pénale a dit et maintenu que le Procureur de la République doit exposer les faits sur lesquels ils fondent son réquisitoire. Ce rapport joint, pourquoi ne pas avoir fait des investigations sur autre chose. La police judiciaire dépend du ministère de l'Intérieur et du président de la République, et donc pas uniquement pour le parquet. Ce rapport peut être annulé pour atteinte à la dignité des personnes arrêtées. Partant de là, notre parquet a joint les rapports dans le dossier et a dit au juge d'instruction "débrouillez-vous". Cela est irrégulier !", peste l'avocat.
"La loi vous fait injonction de respecter la loi"
Selon lui, les actes posés par Serigne Bassirou Guèye ne sont pas "conformes à la loi, ni au droit de l'homme. Ce n'est pas respecter la loi. La loi vous fait injonction de respecter la loi. L'avocat a pour rôle de demander à ce que l'on respecte la loi. La loi n'a pas été respectée ni pour Fatou Traoré qui a fait l'objet d'une détention illégale, ni pour Khalifa Sall. La loi n'a pas été respectée par le ministère public qui a renvoyé toutes ces personnes en détention. Le texte est clair. Si vous appliquez la loi il n'y aura pas de procès", a-t-il confié en s'adressant aux juges.
Réagissant, suite aux propos de Me Doudou Ndoye qui avait élevé la voix, le président Lamotte s'est offusqué. "C'est seulement ici au Sénégal que je vois des avocats crier sur le tribunal", a-t-il dit pour dénoncer la tendance qu'ont certains avocats à hausser le ton au cours de leur plaidoirie.
12 Commentaires
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En Janvier, 2018 (14:18 PM)Anonyme
En Janvier, 2018 (14:40 PM)Anonyme
En Janvier, 2018 (15:15 PM)Anonyme
En Janvier, 2018 (15:23 PM)Ategol
En Janvier, 2018 (15:56 PM)Samba
En Janvier, 2018 (17:01 PM)Anonyme
En Janvier, 2018 (20:59 PM)ndir
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En Janvier, 2018 (21:01 PM)Anonyme
En Janvier, 2018 (21:03 PM)Anonyme
En Janvier, 2018 (00:41 AM)Anonyme
En Janvier, 2018 (07:51 AM)Smfall
En Janvier, 2018 (13:45 PM)Participer à la Discussion