Pour la première fois de son histoire, la Cour des comptes accueille de nouveaux membres nommés par le Chef de l’État. Ils ont prêté serment hier et intégré cette importante institution.
Le pas lent, mais sûr, vêtus de leurs robes, les nouveaux magistrats de la Cour des comptes franchissent la porte de la salle d’audience de la Cour suprême et s’installent tranquillement en face du Premier Président de la Cour des comptes, Mamadou Faye. L’instant est solennel. L’évènement historique. C’est la première fois que des magistrats de la Cour des comptes sont nommés par le Président de la République par tour extérieur, explique M. Faye.
Ils sont trois hommes et autant de femmes. Après la prestation de serment, ils ont été priés de rejoindre les sièges qui leur sont réservés au sein de la cour. Désormais, ils se confondent avec les anciens. Moment choisi par le Premier Président de la Cour des comptes pour rappeler les enjeux de l’heure et leurs exigences. De l’exigence de conformité avec leur statut à celle d’information régulière du public en passant par l’impératif d’indépendance et d’impartialité, d’objectivité et d’humilité, de célérité, les nouveaux magistrats de la Cour des comptes savent désormais à quoi s’en tenir. Mais, de l’avis de M. Faye, ces derniers « regorgent de toutes les qualités requises. C’est pourquoi, nous avons proposé de vous nommer. Ce que le Chef de l’État a bien voulu accepter ».
Cependant, même s’ils arrivent à la Cour des comptes avec du talent et un savoir-faire avérés, il prévient que ces qualités, « certes importantes, ne suffiront pas pour être un bon magistrat financier. Car, en intégrant, aujourd’hui, la Cour des comptes de votre pays, vous devenez aussi membres d’une profession de dimension globale avec ses institutions et normes internationales qu’il faudra maîtriser ».
L’appui du Président de la République magnifié
Des bras supplémentaires en attendant d’autres qui devraient bientôt rejoindre la Cour, l’achèvement des travaux de son siège érigé en surpriorité… l’État du Sénégal a rendu la « Cour des comptes attrayante », assure son Premier Président. Dans le même sillage, ajoute-t-il, le Ministre des Finances et du Budget a bien voulu accepter de renforcer l’indépendance financière de la Cour « non seulement en lui accordant tous les moyens financiers qu’elle demande, mais aussi en la sortant, cette année, du périmètre de la régulation budgétaire et de la trésorerie ».
Avec l’arrivée de ces nouveaux membres, la Cour renforce ses effectifs. Chose qui n’est pas arrivée depuis un bon bout de temps. Si l’on en croit le Procureur général Fara Mbodji, « une brève incursion dans le passé révèle un taux de recrutement quasi nul ». Il estime également que l’arrivée de nouveaux magistrats permet à la cour de relever le défi d’une correcte couverture des compétences mises à la charge de la cour par la Constitution. Oumar FÉDIOR
Un « sacerdoce » pour les nouveaux venus
Après la solennité de cet instant rempli de sens, place au travail. Et les nouveaux membres sont conscients de l’ampleur de la tâche qui les attend. « C’est un challenge. Nous sommes gardien de la bonne tenue des ressources publiques. C’est un défi, parce que nous devons les préserver dans le respect des lois en vigueur », a soutenu Macoumba Koumé, un des nouveaux magistrats de la Cour des comptes.
Au-delà de l’honneur d’intégrer « cette prestigieuse institution », la magistrate Khady Ndao Diagne estime que c’est un défi énorme qu’ils sont disposés et engagés à relever. Car, dit-elle, « c’est un défi et un sacerdoce et nous espérons être à la hauteur des attentes »
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