La famille et les proches de feu Saliou Sène, ce jeune sauvagement tué à la fleur de l’âge dans des circonstances dramatiques, ne comprennent toujours pas les motivations du tribunal de grande instance de Diourbel, qui a finalement décidé d’enrôler le dossier pour jugement devant le tribunal correctionnel, au lieu d’un procès devant la Chambre criminelle de Diourbel. Et pour certains, c’est la pression exercée par les autorités religieuses de Touba qui ont eu raison de la machine judiciaire. Pour mieux comprendre les faits, il faut remonter à la nuit du samedi 23 au dimanche 24 mars dernier.
Cette fameuse nuit, Saliou Sène, qui rentrait du Magal de Darou Rahmane, est pris à partie par quatre individus. Son seul tort, c’est d’avoir été confondu avec un individu qui aurait dérobé un peu plus tôt deux téléphones portables chez Cheikh Abdou Guèye. Dans la foulée, Cheikh Abdou Guèye, avec l’aide de Maguette Sall, Seyni Ndiaye et Fallou Guèye, séquestre Saliou Sène. Ils le violentent. Le jeune homme finit par décéder des suites de ses blessures. Le Dr Ndèye Niasse Sène de l’hôpital Matlaboul Fawzeyni de Touba conclut que le décès de Saliou Sène est consécutif à des coups et blessures ayant entrainé la mort.
Pour sa part, le Dr Ibou Thiam, agrégé en anatomie et en cytologie pathologique, professeur assimilé à l’hôpital Aristide Le Dantec de Dakar, a attesté «de multiples foyers d’hémorragies sous cutanée, consécutifs à des coups et blessures par un objet allongé et contondant d’environ un centimètre de diamètre, hypertrophie cardiaque avec foyer d’ischémie myocardique, mort à la suite de coups et blessures par objet contondant ayant aggravé une cardiopathie préexistante».
Dès lors, Abdourahmane Sène, oncle maternel du défunt, entre en scène. Il saisit les éléments du commissariat spécial de Touba et dépose une plainte. Cheikh Abdou Guèye, Maguette Sall, Seyni Ndiaye et Fallou Guèye sont arrêtés et placés en détention. Mais les tentatives des plusieurs autorités mourides, notamment certains dignitaires proches du khalife général des mourides de régler l’affaire à l’amiable, ont été vaines. Les quatre individus ont finalement été placés sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt et de correction de Diourbel, pour éventuellement être jugés devant la chambre criminelle pour meurtre, comme le stipule les dispositions de l’article 294 du Code de procédure pénale.
Mais voilà que, contre toute attente, l’affaire a été enrôlée pour passer en audience correctionnelle. Et n’eût été la demande du prévenu Seyni Ndiaye, sollicitant, la semaine dernière, un renvoi pour être assisté d’un avocat, l’affaire aurait été jugée jeudi passé. Finalement, cette sombre affaire qui secoue depuis plusieurs jours le Baol tout entier, sera jugée ce jeudi 18 avril devant le tribunal correctionnel de Diourbel. Et les quatre accusés, Cheikh Abdou Guèye, Maguette Sall, Seyni Ndiaye et Fallou Guèye, vont comparaitre pour coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort, conformément aux dispositions de l’alinéa 3 de l’article 294 du Code de procédure pénale.
6 Commentaires
Bethio Thioune n'est-il pas en liberté et à la demande de qui ?
A chaque peuple de mener sa révolution. Tant que les meurtres restent entre vous...
Cette phrase aurait dû introduire un dénouement contraire aux attentes du lecteur....
Vos textes sont racoleurs, mal écrits et surtout vides. On se pose souvent la question du pourquoi et du comment après vous avoir lu.
Zeunder
En Avril, 2019 (15:50 PM)Il y a meurtre lorsque l'homicide a été commis volontairement, ce qui veut dire que l'auteur avait la volonté de tuer.
Si l'enquête n'a pas pu établir le meurtre et que cependant la mort résulte quand-même des coups et blessures donnés par l'auteur, on parle de coups mortels et, dans ce cas, ce n'est pas la chambre criminelle qui est compétente mais le tribunal correctionnel.
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En Avril, 2019 (15:51 PM)On a découvert le pot aux roses parce que le gus ( Seyni Ndiaye) s’apprêtait à être jugé en correctionnelle.........et non pas AUX ASSISES !!
c’est la pression exercée par les autorités religieuses de Touba qui ont eu raison de la machine judiciaire..............la faute à Sibeth
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