On les appelle souvent à tort, les « petites mains » de la justice : greffiers, personnels administratifs chargés de délivrer les documents officiels, de scripter les procès. Depuis deux semaines, dans tous les tribunaux du Sénégal, ils sont en grève car ils attendent l'application des engagements d'augmentation des salaires notamment, promis par l'Etat.
En temps normal, c'est une ruche mais depuis dix jours le tribunal est au ralenti. Au grand désespoir des vendeurs de café : « C’est trop calme, il n’y a rien. Il n’y a pas de clients. Les gens ne prennent pas de café, il n’y a personne ».
Secrétaire général des travailleurs de la justice, ils sont 1 300 au Sénégal. Le greffier, maître El Hadj Diop, estime que l'Etat ne respecte pas ceux qui permettent le bon fonctionnement de la justice. « Nous vivons des situations difficiles d’existence sociale et professionnelle. On ne nous paie pas les salaires qui incarnent la dignité même de cette nation », explique-t-il.
Au palais de justice, seules les audiences des flagrants délits et du tribunal d'instance se tiennent. Impossible d'obtenir les casiers judiciaires, les actes de naissance.
L'Etat appelle à la reprise du travail
L'Etat a appelé à la reprise du travail et a trouvé à ses côtés l'association SOS consommateurs dirigée par l'avocat maître Massokhna Kane. « C’est trop, c’est abusif parce qu’une grève qui a duré pendant une semaine d’abord, et ensuite trois jours et ça peut continuer, c’est abusif. Et c’est très préjudiciable aux populations. C’est ça qui est le plus important », affirme-t-il.
A cinq mois de la présidentielle, l'Etat ne veut pas, ne peut pas, sortir affaibli de cette grève, mais le syndicat de la justice l'a annoncé, la lutte s'arrêta quand les travailleurs auront obtenu gain de cause.
2 Commentaires
Anonyme
En Octobre, 2018 (17:10 PM)Anonyme
En Octobre, 2018 (17:18 PM)NE RECULEZ PAS
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