A quelques jours de la reprise des plaidoiries et réquisitions, les avocats de Habré ont voulu démonter les accusations portées à l’encontre de l ancien président tchadien. Mes François Serres et Ibrahima Diawara soutiennent que c est parce que Habré estime que les Chambres Africaines Extraordinaires (Cae) sont vidées de leurs sens qu il ne les reconnaissent plus.
Les avocats soulignent que les juges de cette juridiction ont été la boite à lettre d’Idriss Deby, raison pour laquelle ils ne peuvent pas poursuivre ce dernier. Un consortium d agences de communication, doté d un budget d un milliard de francs CFA, pour que les populations sénégalaises et tchadiennes s approprient ce procès, a même été mis en place.
Les avocats révèlent trois événements majeurs qui se sont produits avant même le démarrage dudit procès. «Il s agit du refus des autorités tchadiennes de transférer des responsables demandés par les Cae, qui avaient même décerné des mandats d arrêt contre eux. C est l affaire des co-accusés. Ainsi donc Idriss Déby était prêt à donner des milliards, mais refusait de laisser venir à Dakar des responsables des services de sécurité.
Ensuite, il y a eu la plainte contre Idriss Déby pour crimes contre l humanité, crimes de guerre, acte de tortures, et de barbarie déposée par des tchadiens devant les Cae. La plainte de ce dernier est toujours sur la table du Procureur Mbacké Fall qui l a bloqué, conformément à l esprit de collaboration entre Macky Sall et Déby dans le complot contre le Président Habré.
Et enfin la désignation d avocats d office était pour les Cae, un moyen pour mettre un tampon sur leur arrêt de condamnation et nous dire : “ce fut un procès aux normes internationales”, alors qu aucune juridiction pénale internationale n a eu recours à des avocats d office, bien au contraire. Le procédé est condamné et est considéré comme totalement illégal. Les fondations pourries de ce procès, ont commencé à vaciller bien avant l entame des audiences. La tenue du procès, c est la matérialisation de l engagement politique du Président Macky Sall», ont-ils déclaré lors de leur conférence de presse, ce jeudi.
Dans leurs explications, la défense souligne que le Procureur n a pas accompli ce que la loi l obligeait à faire. «C’est Mbacké Fall qui a donné l ordre au directeur de la prison d user de la force en lieu et place du Président de la Cour Gustave Kam», dénoncent-ils.
Les avocats soutiennent que «l objet de la preuve par témoin est constitué de faits, mais pas de simples opinions, conclusions, jugements de valeur ou questions de droit ou de politique. Pour déclarer le Président Habré coupable, Mbacké Fall estime qu’il est un supérieur hiérarchique militaire. Erreur, sur le terrain militaire, c’est le chef d’Etat-Major Général, en l’occurrence Idriss Déby, qui est le supérieur hiérarchique et qui dirige ses hommes dans le théâtre des opérations militaires. Le Président Habré est une autorité politique non présente sur le terrain militaire. Le Procureur n’a jamais établi clairement les conditions de la responsabilité directe ou indirecte du Président Habré. Cette démarche est inadmissible et constitue une violation flagrante de ses obligations», renseigne-t-il.
5 Commentaires
Anonyme
En Février, 2016 (19:28 PM)Minerve8
En Février, 2016 (21:33 PM)Anonyme
En Février, 2016 (22:49 PM)Xxx3
En Février, 2016 (06:50 AM)Anonyme
En Février, 2016 (20:52 PM)Participer à la Discussion