La Journée internationale de la femme a été célébrée mardi à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Diourbel, en présence des autorités religieuses, administratives et coutumières, par l’Ong Tostan. Une occasion saisie par le directeur de la Mac de Diourbel pour lancer un appel sur le cas du détenu Thierno Badiane en prison depuis 9 années sans jugement.
Son cas mérite une attention particulière. En détention préventive depuis 2006, Thierno Badiane vit une situation atypique. Il est toujours en attente d’un jugement pour un meurtre qu’il aurait commis. D’où l’appel lancé par le contrôleur Sidy Yakhya Diouf, directeur de la Maison d’arrêt et de correction de Diourbel, à l’observateur des lieux de privation de liberté : «Thierno Badiane est en détention préventive depuis 2006. Il a été arrêté pour une affaire de crime.»
A Diourbel, la prison a dépassé de loin sa capacité qui est de 350 détenus. Présentement, la prison, qui compte un effectif de 27 agents, affiche 420 pensionnaires dont 13 femmes et une mineure accusée d’infanticide. Le directeur de la Mac de Diourbel s’exprimait mardi lors de la célébration de la Journée internationale de la femme organisée par l’Ong Tostan au niveau de la Maison d’arrêt et de correction de Diourbel.
Venu présider la rencontre qui s’est déroulée en présence d’une délégation de l’Association des femmes juristes conduite par Maguette Seck et des femmes catholiques, Mamadou Khouma, l’adjoint au gouverneur chargé des affaires administratives, a demandé aux populations et autres bonnes volontés de «soutenir la prison de Diourbel». Auparavant, Fallou Faye, le juge d’application des peines, est revenu sur les maux dont souffrent les prisons du Sénégal et qui ont pour noms : exiguïté, surpeuplement, longues détentions préventives. Il s’est réjoui de l’effort des pouvoirs publics de «porter l’allocation journalière par détenu de 300 à 600 francs Cfa».
La journée a été clôturée par une séance de lutte. Cette journée a ému les participants qui n’ont pu retenir leurs larmes lorsque les 13 femmes pensionnaires de la Mac de Diourbel avaient fini de présenter au public le sketch traitant de leurs conditions de détention, des longues détentions et des raisons qui ont fait qu’elles ont maille à partir avec la justice. Ces femmes se sont beaucoup appesanties sur leur sort en s’interrogeant sur leur réinsertion sociale une fois qu’elles seront élargies de prison. Leur interrogation a trouvé réponse au niveau de l’Ong Tostan qui a organisé hier mardi dans l’enceinte de la Mac de Diourbel, la Journée internationale de la femme.
L’objectif visé, de l’avis de Marie Auguste Sall, assistante au coordinateur de ladite Ong, est de «renforcer les capacités des détenues en droits humains mais aussi de leur apprendre un métier en préparant leur réinsertion sociale». Ces femmes sont aussi accompagnées par cette Ong qui joue aussi le rôle de médiation familiale et «veut réveiller les consciences des détenues qui souvent sont là par méconnaissance». Ces femmes, pensionnaires de la Mac de Diourbel, ont aussi reçu le soutien du maire Malick Fall et de Assane Diombokho Seck, directeur des Ressources humaines de Tostan, qui leur ont conté leur passage dans cet établissement pénitentiaire comme pour leur dire que «la prison n’est pas une fatalité. Elle peut être une forme de socialisation».
1 Commentaires
Moinonplus
En Mars, 2015 (18:26 PM)Participer à la Discussion