Cinq membres, d'une famille française partie faire le jihad, condamnés

Ils sont partis en famille en Syrie combattre avec le groupe État islamique: un couple et trois de leurs enfants ont été condamnés mercredi à des peines de dix et quinze ans de réclusion par la cour d'assises des mineurs.

C'est la première fois qu'un dossier terroriste est examiné par une cour d'assises des mineurs spécialement constituée de magistrats professionnels.

Le procès s'est tenu devant cette juridiction car le benjamin de la famille avait moins de 18 ans à l'époque des faits. Il a eu lieu en l'absence des accusés, probablement toujours en Syrie et qui sont sous le coup d'un mandat d'arrêt.

Parmi les accusés, le père de famille, 48 ans, a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle, son épouse à 10 ans tout comme le plus jeune de leurs garçons aujourd'hui âgé de 18 ans. Les deux autres, âgés de 23 et 24 ans, ont écopé de 15 ans.

L'affaire débute en septembre 2013 lorsqu'un brigadier de police signale à la Direction du renseignement intérieur le départ de son frère et de sa famille vers la Syrie. Il précise que ce dernier, converti à l'islam, avait exprimé son souhait de combattre avec sa femme et ses enfants au sein des milices islamistes syriennes.

Selon l'accusation, l'enquête a démontré que la famille s'était mise au service de l’État islamique et participé activement aux exactions de ce groupe.

Les frères et sœurs du père de famille ont expliqué que ce dernier leur avait dit qu'il s'entraînait dans un camp et que ses deux fils aînés prenaient part aux combats où ils avaient été blessés.

A son propre père, il a précisé: "Nous sommes avec les fusils, les kalachnikovs. Même ma femme et ma fille ont un pistolet et une grenade chacune".

L'observation des réseaux sociaux s'est également révélée fructueuse: sur Facebook, le benjamin, alors âgé de 15 ans, est apparu en tenue paramilitaire, kalachnikov en bandoulière, vantant les attentats suicide de l’EI en Irak et au Sham (Syrie) et confirmant qu'il combattait pour lui.

Dans une vidéo de propagande diffusée en février 2015, il apparaît visage découvert et se félicite de l'action des frères Kouachi contre des journalistes de Charlie Hebdo, avant d'appeler "ses frères" à continuer le combat.

Sur les comptes Facebook du cadet, des photographies postées montraient un jihadiste avec des enfants puis tenant une tête décapitée avec cette légende: "Ils sont doux avec les enfants et terribles avec les mécréants"

Menaçant, il appelait ses frères voulant travailler en France à passer à l'acte sur le territoire national en "loup solitaire".