La vidéo de revendication posthume du tueur de l'Hyper Cacher et de Montrouge en janvier 2015 a transité par les Etats-Unis et l'Egypte, un canal utilisé par le groupe Etat islamique pour d'autres films.
La justice poursuit son œuvre pour tenter d'identifier les complices — et plus encore les inspirateurs — d'Amedy Coulibaly, l'assassin de la policière municipale de Montrouge (Hauts-de-Seine) et des quatre victimes de l'Hyper Cacher.
Les juges d'instruction en charge de l'enquête sur les attentats de janvier exploitent notamment la vidéo de revendication posthume du terroriste, diffusée sur Internet le 11 janvier 2015 : son montage et sa diffusion ayant été réalisés après l'assaut au cours duquel il a trouvé la mort, elle implique nécessairement des comparses. Un film intitulé « Soldat du califat » dans lequel Amedy Coulibaly fait allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi, le « calife » autoproclamé de l'organisation terroriste Etat islamique (EI), et revendique la synchronisation de ses crimes avec les tueurs de « Charlie Hebdo ».
Or, les dernières investigations menées sur ce document viennent confirmer les soupçons de lien avec l'EI. La vidéo a été mise en ligne sur trois sites, et notamment sur Dailymotion à partir d'une adresse IP américaine, appartenant à une société du Texas. Les magistrats ont dès lors adressé une commission rogatoire internationale aux autorités américaines pour exploiter cette piste. La réponse est arrivée à la fin du mois de janvier dernier.
L'enquête du FBI a permis d'établir que cette adresse IP faisait partie d'un lot d'adresses loué à cette société texane par une compagnie installée au Caire (Egypte). Intrigués d'une telle demande, les dirigeants américains avaient alors demandé davantage de précisions à leur client, qui s'y était plié de bonne grâce. Cette entreprise égyptienne spécialisée dans les nouvelles technologies a manifestement pignon sur rue.
Mais, plus intéressant, le FBI s'est rendu compte que cette fameuse adresse IP figurait déjà dans sa documentation. Elle a en effet été utilisée par l'EI pour diffuser, fin janvier 2015, la vidéo de revendication de la capture dedeux otages japonais. Deux hommes qui seront exécutés quelques jours plus tard. L'utilisation du même canal de transmission pour ces deux vidéos de propagande semble donc clairement matérialiser le lien entre Amedy Coulibaly et Daech.
Les juges français souhaitaient également en savoir plus sur l'adresse mail utilisée pour déposer la vidéo sur un autre site Internet. Le FBI explique qu'il s'agit d'un service permettant de disposer d'une adresse mail temporaire et jetable dont tous les contenus s'autodétruisent, généralement toutes les quarante-cinq minutes. Un système ingénieux, vraisemblablement développé par une entreprise syrienne, qui empêche donc de retracer l'historique des échanges. Un autre défi pour les services d'enquête.
1 Commentaires
Anonyme
En Avril, 2016 (09:07 AM)....
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