Le Collectif de soutien au président Hissène Habré (CAS-Habré) invite les Africains ‘’épris d’indépendance, de liberté, de dignité, de justice et de bonne gouvernance’’, à se mobiliser fortement autour d’un cadre unitaire pour ''stopper nette’’ la procédure judiciaire contre l’ancien dictateur tchadien. Dans un communiqué transmis à l’APS, mardi, le CAS-Habré ‘’lance un vibrant appel à tous les Africains (Sénégalais, Tchadiens, Guinéens, Mauritaniens, Ivoiriens, Congolais et toutes les autres nationalités), épris d’indépendance, de liberté, de dignité, de justice et de bonne gouvernance, à se mobiliser fortement autour d’un cadre unitaire pour stopper nette, au nom de l’Afrique, cette forfaiture en cours au Sénégal’’. Ce collectif se dit ‘’pus que jamais déterminé à dénoncer l’organisation de ce procès’’. Les activités des Chambres africaines extraordinaires, créées au sein des juridictions sénégalaises pour juger les crimes commis au Tchad sous l’ère Habré, ont été lancées le 8 février à Dakar. Quatre magistrats composent la chambre d’accusation : Assane Ndiaye, André Bop Sène, Lamine Sow, Hippolyte Anquédiche Ndèye. Le parquet général est dirigé par Mbacké Fall, assisté de Youssoupha Diallo, Anta Ndiaye Diop et Moustapha Kâ. La chambre d’instruction est également composée de quatre magistrats : Jean Kandé, Souleymane Téliko, Absatou Ly Diallo, Barou Diop, Abdou Aziz Diallo et Oumar Sall. La mise en place des chambres africaines extraordinaires fait suite à la résolution 401, adoptée le 31 janvier 2012 par la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine. Cette résolution demande au gouvernement du Sénégal d’examiner les modalités pratiques ainsi que les implications juridiques et financières pour la suite des crimes internationaux commis sur le territoire tchadien durant la période du 7 juin 1982 au 1er décembre 1990. L’ancien président tchadien, qui vit en exil à Dakar depuis sa chute après huit ans au pouvoir au Tchad (1982-1990), est accusé de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et tortures. Selon des ONG, 40.000 personnes auraient été tuées durant sa présidence. Pour son jugement, le gouvernement sénégalais et l’Union africaine (UA) ont signé un accord pour la création au Sénégal d’un tribunal spécial. L’accord a été approuvé le 19 décembre par les députés sénégalais. Le Sénégal avait été mandaté en juillet 2006 par l’UA pour juger M. Habré, mais l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade n’a jamais organisé de procès. Son successeur, Macky Sall, qui a pris ses fonctions en avril 2012, a exclu d’extrader Hissène Habré en Belgique, qui le réclame, et s’était engagé à organiser un procès au Sénégal. OID/AD
10 Commentaires
Caporal Chef Diedhiou
En Février, 2013 (09:47 AM)Coplan-bis
En Février, 2013 (09:55 AM)Habre a ete intraitable avec ses victimes. Il ne doit etre laisse en paix.
Mais, la justice exige aussi de se tourner en meme temps vers cet autre tortionnaire, son successeur au Tchad, qui n'est autre qu'Idriss Deby.
Puis de fouiller dans les degats causes par Wade, Macky et leurs acolytes au Senegal.
Juste Justice
En Février, 2013 (10:53 AM)Tout cela doit inconstestable entrer dans la justice et les droits de l'homme.
Ceux qui s'agitent pour faire juger Habré sont honteusement injustes.
Djiban
En Février, 2013 (11:08 AM)Mouhanesa
En Février, 2013 (11:26 AM)Rifche
En Février, 2013 (12:33 PM)Dictateur
En Février, 2013 (12:39 PM)Lyyyyy
En Février, 2013 (12:59 PM)wassalam
Avis
En Février, 2013 (16:39 PM)Yeksile
En Février, 2013 (18:46 PM)Le bons sens et la morale interpellent la conscience d’un homme d’État
« Corruptio optimi pessima ». (La corruption de ce qu'il y a de meilleur est la pire). Ainsi se décline le vieil adage latin. C’est également ainsi que penseront à coup sûr tous ceux qui aiment Abdoul Mbaye, tout en restant fidèles à l’intransigeance et à l’inconditionnalité de la morale. Car le compromis est le pire ennemi de la morale et de la vérité. Dans le domaine de la morale, le compromis s’appelle compromission, dans le domaine de la vérité, il s’appelle forfaiture. Voilà un Premier ministre d’un gouvernement dont l’axe programmatique principal est la bonne gouvernance, mais dont le passé est souillé par la plus grande opération de pillage d’un pays frère par un ancien dictateur. Voilà un Premier ministre qui prétend se poser en «champion de la traque des biens mal acquis » contre des compatriotes et qui, pourtant, a admirablement « blanchi » l’argent volé par un dictateur (argent lui servant justement d’effort de guerre pour assurer sa défense dans un procès tenu au pays de ce même Premier ministre) !
Voilà un Premier ministre d’un pays devant juger Hissène Habré dont l’avocat, par ailleurs député à l’Assemblée
Un signal fort, car nul ne sait ce que la défense de Habré pourrait mijoter en coulisse avec ou contre les autorités politiques ou judiciaires pour éviter au procès d’arpenter certains sentiers périlleux. Une preuve de cohérence, car à moins de circonscrire a priori les limites de ce futur feuilleton judiciaire, on devrait déblayer le terrain pour rendre disponibles toutes les informations pouvant éclairer cette affaire. On ne peut pas prétendre juger un criminel au nom de l’Afrique, avec l’argent des Africains et de la communauté internationale, tout en gardant sur son sol de l’argent spolié par la facilitation d’un ancien directeur de banque aujourd’hui premier ministre. Il n’ya pas de sens à tenir ce procès au nom de la bonne gouvernance, de la justice et de la lutte contre l’impunité et garder à la tête de son gouvernement un homme qui fut partie prenante d’une longue et nébuleuse affaire d’argent ayant permis à un criminel d’acheter sa liberté.
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