Le veto du parquet général brise l’espoir des six jeunes de Colobane, présumés tueurs du policier Fodé Ndiaye. Résultat : Ils resteront en prison jusqu’à ce que les poursuites en décident autrement, dixit la Chambre d’accusation.
Cheikh Sidaty Mané (28 ans), Boubacar Diallo «Niébé», Cheikh Cissé «Belli» (22 ans), Mamadou Galadjo Keïta «Aladji délégué» (27 ans), Cheikh Diop (36 ans) et Mactar Diaw resteront en prison jusqu’à la fin de l’instruction de leur dossier. Emprisonnés à la prison de Rebeuss suite à la mort en service commandé du jeune policier Fodé Ndiaye, la Chambre d’accusation leur a refusé la libération sollicitée par leurs avocats. Les aveux obtenus sous l’effet de la torture leur servaient de cheval de bataille. Ces jeunes sont inculpés pour meurtre, association de malfaiteurs, violences et voies de fait contre des agents de la force publique dans l’exercice de leurs fonctions. L’opposition du procureur général à leur élargissement a contribué au maintien en prison de ces jeunes arrêtés lors des violences électorales ayant coûté la vie à ce jeune policier mort en service commandé. Les avocats de la défense s’étaient appuyés sur le rapport médical pour remettre en cause la légalité de l’enquête préliminaire. «L’enquête préliminaire qui a été confiée à la Police soulève des inquiétudes. Nous doutons de l’impartialité devant la solidarité de corps ayant prévalu dans la direction de l’enquête.
La victime est un des leurs, la solidarité de corps a engendré des aveux extorqués sous l’effet de la torture. L’enquête préliminaire est orientée dans un sens. Pour rétablir l’équilibre dans le traitement du dossier et instaurer l’impartialité nécessaire dans le cadre de cette affaire, les aveux extorqués sous l’effet de la torture devraient faire l’objet d’annulation», avaient estimé les avocats dans leur requête. En effet, le rapport médical est accablant. Il parle de «blessures dans les parties intimes», «douleurs aux testicules», «toux suivie de crachats de sang», «plaies traumatiques causées par un objet tranchant». Ces sévices corporels sont imputés aux éléments de la Division des investigations criminelles (Dic) et aux pénitentiaires de Rebeuss. Conséquences : cette affaire a valu à l’Etat du Sénégal deux plaintes contre les tortionnaires pour mauvaises conditions de détention auprès du procureur de la République, mais aussi du Comité des nations unies contre la torture.
ECHOS DU PALAIS
AGRESSION DU JOURNALISTE BOCAR DIENG : Sitor Ndour condamné, son garde du corps relaxé
Sitor Ndour est condamné à six mois d’emprisonnement ferme par le tribunal de Fatick. L’ancien directeur général du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) est reconnu coupable de coups et blessures volontaires, au préjudice du journaliste Bocar Dieng. Ce dernier était le correspondant du groupe Wal Fadjri à Fatick. Le secrétaire général du mouvement politique Elan était accusé d’avoir commandité l’agression du journaliste lors de la présidentielle. Cependant, son garde du corps cité dans le dossier a bénéficié d’une décision de relaxe. Les prévenus ont été défendus par des avocats commis par la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh) au titre de l’assistance judiciaire.
ACCUSEE D’EVASION FISCALE : Aïda Diongue ne compte pas abandonner les poursuites
Hier jeudi, la sénatrice Aïda Diongue n’a pas fait face à ses accusateurs. L’affaire a connu un report au 14 février 2013. À travers deux articles publiés dans les colonnes du journal Le Quotidien, elle a été accusée d’évasion fiscale. Selon les collaborateurs de Madiambal Diagne, elle «serait soupçonnée d’évasion fiscale et les investigations de la Cour de répression de l’enrichissement illicite auraient mis en cause celle-ci pour une affaire de quatre milliards». Le second papier a valu une seconde plainte (à Mamadou Biaye et ses confrères) dont le dossier sera évoqué à l’audience du 15 janvier prochain. Aïda Diongue réclame aux prévenus le même montant supposé détourné. Par ailleurs, un dossier les opposant au Syndicat des travailleurs et contrôleurs du travail attend nos confrères.
ICONE MAGAZINE AU BANC DES ACCUSES : El Malick Seck réclame 2,5 milliards à Mansour Dieng
Le journaliste El Malick Seck a dirigé cinq plaintes contre Mansour Dieng. Il réclame, pour chacune d’elle, 500 millions de francs. Le 24 janvier 2013, le tribunal correctionnel de Dakar abritera le procès pour diffamation et injures publiques contre le directeur de publication du mensuel d’informations Icône magazine. Notre confrère de la publication Les éditions Gawlo est poursuivi par le patron de Face Dakar pour un article publié dans l’édition n°77 d’avril 2012 du journal. L’«article diffamatoire» est intitulé : «El Malick Seck : comment Icône va tuer le monstre». Pour donner suite à ce dessein annoncé à la Une, un article intitulé en gros titre et sous titre : «El Malick Seck tient Dakar en otage, comment nous allons neutraliser le psychopathe, pourquoi notre combat contre El Malick Seck». Dans les différents passages incriminés, le journaliste El Malick Seck est présenté comme un «maître-chanteur», une «personne mafieuse», un «corrompu sans morale et éthique».
PROCES DU QUOTIDIEN LE PAYS : Le face-à-face entre Pape Faye et ses accusateurs différé
Le procès pour diffamation entre Pape Faye et le journal Le Pays a connu un autre renvoi : 28 février 2013. Pourtant, les prévenus étaient bien à la barre : le Dirpub Pape Souleymane Kandji ainsi que les journalistes auteurs de l’article incriminés. Le comédien et chargé de Communication de Luc Nicolaï and Co a porté plainte parce qu’accusé d’être impliqué dans cette histoire de trafic de drogue pour laquelle son mentor, Luc Nicolaï, se trouve en prison. Pape Faye qui s’indigne contre de tels écrits s’estime «traîné dans la boue, sali et terriblement offensé». Par ailleurs, nos confrères sont sous le coup d’une autre procédure pour diffamation intentée par Amadou Moustapha Ndiaye, devant le tribunal correctionnel de Dakar.
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