La clameur ne faiblit pas. Victime de violences conjugales, Dieynaba Ndiaye est en prison. La dame a été condamnée à trois mois ferme pour collecte illicite de données personnelles suite à une plainte de son ex-mari, Dr Alioune Badara Mbacké (placé sous mandat de dépôt pour coups et blessures notamment, sur cette dernière). Une aberration, s'insurge le frère de la prévenue, Amadou Ndiaye. Qui a d'ailleurs adressé une lettre ouverte au Président Diomaye Faye, relevant «les curiosités du dossier» et estimant que «cette situation n'aurait jamais eu lieu si la justice avait diligemment pris en charge la plainte de sa soeur». Libération a publié la missive en intégralité. Seneweb la reprend.
«Excellence M. le Président, nous avions accueilli avec une joie immense votre nomination à la tête de la plus haute institution du pays. Vous incarnez en réalité les défis majeurs qui gangrènent notre justice, raison pour laquelle nous nous permettons cette lettre ouverte. Nous avons toujours considéré votre incarcération comme l'une des manifestations de nos tares sociétales, particulièrement dans un domaine aussi crucial que celui de la justice, qui est censée garantir l'équilibre de la société. La justice n'est-elle pas symbolisée par la balance ?
C'est justement dans cette perspective que la recommandation 23 du rapport général sur les Assises de la justice, tenu en juillet 2024, préconise "reconstruire les symboles et attributs de la Justice afin qu'ils fassent sens pour le peuple au nom duquel elle est rendue". Or, une balance repose naturellement sur un équilibre parfait entre ce qui est juste, ce qui est bon, ce qui est légal et ce qui est moralement acceptable. La condamnation de notre sœur [Seynabou Ndiaye] à une peine de trois mois de prison ferme et une amende de quatre millions [F Cfa] nous paraît, à bien des égards extrêmement disproportionnée. Combien de gens sont condamnés à de la prison avec sursis pour des actés similaires ?
Ces pratiques, loin de renforcer le symbolisme de la balance, soulèvent la question brûlante de l'accès à la justice (notre sœur dont la plainte fut mystérieusement enfouie dans les tiroirs, puis ressortie sous la pression de l'indignation collective) mais aussi du délai de justice, ce délai qui semble interminable et injustement long.
À cet effet, il est urgent, Excellence M. le Président, de mettre en place un juge des libertés et de la détention afin d'éviter les mandats de dépôt systématiques et de protéger la liberté des citoyens, conformément à là recommandation 8 du rapport général sur les Assises. Cette situation pourrait également être une opportunité pour la justice d'examiner pourquoi la plainte de notre sœur n'a pas été traitée en temps voulu et de sanctionner les responsables de se dysfonctionne ment. M. le Président, il est essentiel, pour le développe ment du pays, d'avoir une justice juste et équitable pour tous les Sénégalais. Cette situation n'aurait jamais eu lieu si la justice avait diligemment pris en charge la plainte de ma sœur dans les délais requis.»
«Excellence M. le Président, nous avions accueilli avec une joie immense votre nomination à la tête de la plus haute institution du pays. Vous incarnez en réalité les défis majeurs qui gangrènent notre justice, raison pour laquelle nous nous permettons cette lettre ouverte. Nous avons toujours considéré votre incarcération comme l'une des manifestations de nos tares sociétales, particulièrement dans un domaine aussi crucial que celui de la justice, qui est censée garantir l'équilibre de la société. La justice n'est-elle pas symbolisée par la balance ?
C'est justement dans cette perspective que la recommandation 23 du rapport général sur les Assises de la justice, tenu en juillet 2024, préconise "reconstruire les symboles et attributs de la Justice afin qu'ils fassent sens pour le peuple au nom duquel elle est rendue". Or, une balance repose naturellement sur un équilibre parfait entre ce qui est juste, ce qui est bon, ce qui est légal et ce qui est moralement acceptable. La condamnation de notre sœur [Seynabou Ndiaye] à une peine de trois mois de prison ferme et une amende de quatre millions [F Cfa] nous paraît, à bien des égards extrêmement disproportionnée. Combien de gens sont condamnés à de la prison avec sursis pour des actés similaires ?
Ces pratiques, loin de renforcer le symbolisme de la balance, soulèvent la question brûlante de l'accès à la justice (notre sœur dont la plainte fut mystérieusement enfouie dans les tiroirs, puis ressortie sous la pression de l'indignation collective) mais aussi du délai de justice, ce délai qui semble interminable et injustement long.
À cet effet, il est urgent, Excellence M. le Président, de mettre en place un juge des libertés et de la détention afin d'éviter les mandats de dépôt systématiques et de protéger la liberté des citoyens, conformément à là recommandation 8 du rapport général sur les Assises. Cette situation pourrait également être une opportunité pour la justice d'examiner pourquoi la plainte de notre sœur n'a pas été traitée en temps voulu et de sanctionner les responsables de se dysfonctionne ment. M. le Président, il est essentiel, pour le développe ment du pays, d'avoir une justice juste et équitable pour tous les Sénégalais. Cette situation n'aurait jamais eu lieu si la justice avait diligemment pris en charge la plainte de ma sœur dans les délais requis.»
3 Commentaires
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En Novembre, 2024 (22:51 PM)Birima Ingenieur Polytechnicie
En Novembre, 2024 (17:37 PM)Participer à la Discussion