Le leader de la gauche radicale française Jean-Luc Mélenchon a rencontré jeudi Julian Assange à l'ambassade d'Equateur à Londres pour exprimer son soutien à celui qu'il a qualifié de "prisonnier", appelant la Suède à s'engager à ne pas l'extrader vers les Etats-Unis. Lors d'un point de presse dans l'enceinte de l'ambassade à l'issue de cet entretien, le coprésident du Parti de gauche a salué "l'attitude très courageuse" de l'Equateur, "contrairement à beaucoup d'autres pays" qui "ont bel et bien laissé choir" le fondateur de WikiLeaks. Julian Assange, 41 ans, n'était pas présent au point de presse. Il s'est contenté de donner l'accolade à son visiteur devant les photographes sans s'exprimer. L'Australien refuse d'être extradé vers la Suède qui le réclame pour une affaire de viol et agressions sexuelles présumés qu'il nie. Il redoute d'être ensuite envoyé aux Etats-Unis, furieux de la publication par WikiLeaks de documents américains secrets. Il s'est réfugié depuis juin à l'ambassade d'Equateur à Londres. Quito lui a accordé l'asile politique, mais Londres entend appliquer le mandat d'arrêt suédois et les tractations entre les deux pays n'ont pour l'instant rien donné. "Je suis un ami de la révolution citoyenne en Equateur et donc je me sens comme un devoir de venir au contact de mes amis, leur exprimer de la reconnaissance et de la solidarité", a expliqué M. Mélenchon, aux côtés de l'ambassadrice, Ana Alban. L'ancien candidat à la présidentielle française a jugé son interlocuteur "à la fois combatif intellectuellement mais visiblement éprouvé". Il a précisé n'avoir pas rencontré aupravant Julian Assange, qui était cependant intervenu par vidéoconférence en août lors de l'un des ses meetings. "En réalité, la situation de M. Assange est celle d'un prisonnier", a souligné l'homme politique. "Il est prêt à aller se défendre. On ne demande qu'une chose: que la Suède s'engage à ne pas livrer M. Assange aux Etats-Unis d'Amérique parce que dans le cas où elle le ferait, son sort est connu d'avance, il suffit de voir comment est traité M. Manning", a-t-il poursuivi, en référence au soldat américain accusé d'être la "taupe" de WikiLeaks. De son côté l'ambassadrice a admis que la cohabitation avec Julian Assange dans l'appartement où est installée la représentation diplomatique avait été "assez difficile" au début, mais qu'un modus vivendi avait depuis été trouvé. "Nous avons un accord non écrit sur la façon dont marchent les choses, sur ce que doit faire l'équipe de l'ambassade et sur ce qu'il doit faire lui", a-t-elle ajouté, sans plus de détail. Interrogée sur l'état de santé de son hôte, elle a indiqué qu'il n'avait "rien qui nécessite un suivi médical" mais s'est dite inquiète d'une possible dégradation de sa santé puisqu'il réside dans un espace confiné. Elle a ajouté qu'un médecin lui rendait visite de temps en temps. L'ambassadrice avait déclaré la semaine dernière à Quito qu'Assange souffrait "d'une affection chronique aux poumons pouvant s'aggraver à tout moment" mais l'ambassade avait ensuite précisé qu'il n'avait "aucune affection urgente". L 'Equateur a proposé deux solutions pour sortir de l'impasse: que le Royaume-Uni accorde à Assange un sauf-conduit ou que la Suède s'engage à ne pas extrader Assange vers les Etats-Unis.
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