Le Sénégal est souvent décrit comme un havre de paix où il fait bon vivre. C'est d’ailleurs l’un des rares pays de la sous-région à avoir été, jusque-là, épargné par des attentats terroristes. Pour autant, les autorités sénégalaises ne dorment pas sur leurs lauriers. Bien des initiatives sont prises pour que l’hospitalité qui a fini d’être la marque de fabrique du Sénégal, ne se tarisse pas. Mais à lire les conseils du gouvernement canadien dispensés à ses ressortissants via son site internet, on croirait que le Sénégal est à deux doigts d’exploser.
Imminence d'un attentat terroriste
Dans la dernière mise à jour qui remonte au 22 août de cette année, les citoyens canadiens qui envisagent de se rendre au Sénégal sont tenus de savoir que le risque d’attentat est permanent au Sénégal. Et d'après le gouvernement canadien, ces attentats terroristes peuvent toucher les “édifices gouvernementaux, les écoles, les lieux de culte, les aéroports ainsi que d’autres plaques tournantes et réseaux de transport”. “Les endroits publics comme les attractions touristiques, les restaurants, les bars, les cafés, les centres commerciaux, les marchés, les hôtels et autres lieux fréquentés par les étrangers”, poursuit le gouvernement canadien qui demande à ses ressortissants d’être sur leurs gardes quand ils se trouvent dans des lieux publics.
À en croire cette note, les régions jouxtant les frontières avec le Mali et la Mauritanie sont des zones à risque en raison de la présence de groupes jihadistes qui y sont actifs. “Séjournez dans des hôtels qui ont des mesures de sécurité fiables. Sachez toutefois que même les lieux les plus sécurisés ne peuvent pas être considérés comme tout à fait exempts de danger”, recommande-t-il à ses ressortissants qui doivent aussi savoir qu'il existe un risque d’attaques armées et de cambriolage sur les routes dans le sud du pays, notamment en Casamance.
Le Sénégal, un pays dangereux pour les femmes enceintes
À lire ces conseils, les citoyens canadiens qui voyaient le Sénégal comme une exception en Afrique de l’Ouest pourraient croire à l’imminence d’un attentat terroriste au Sénégal. Ça frise la fausse alerte au terrorisme et le gouvernement sénégalais devrait saisir son homologue canadien pour des explications. Mais ce ne sera pas sans doute le seul aspect sur lequel Justin Trudeau devra donner des explications à Macky Sall et pour cause.
Au chapitre consacré à la santé, le Sénégal est présenté comme un pays affecté par le Virus Zika.
S'il est vrai que le moustique Aedes qui transmet cette maladie est bien présent au Sénégal et que dans le passé, deux cas ont été signalés, cela n’en fait pas pour autant un pays à éviter. Or sur la base des informations fournies par l’Agence de la Santé publique du Canada, le gouvernement de Trudeau déconseille aux femmes enceintes et celles qui envisagent une grossesse de se rendre au Sénégal. Une recommandation très exagérée dans la mesure où le Sénégal ne fait pas partie des zones affectées. Et ça, une note des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies des Etats-Unis l’a bien fait remarquer.
Émise en avril 2019, ladite note lue par Dakaractu met le Sénégal dans la catégorie des “pays ou territoires ayant déjà signalé des cas d’infection à virus Zika, mais pas d’éclosion actuelle”.
Selon toujours la même source, les femmes enceintes peuvent bien se rendre dans ces pays mais doivent d’abord consulter un professionnel de santé et si, la décision de voyager venait à être entériné, d’éviter les piqûres de moustiques et l’exposition sexuelle au virus Zika. La maladie n’est pas transmise d’homme à homme mais peut être donnée par la mère à son fœtus. L'infection pendant la grossesse peut causer certaines anomalies congénitales.
Dans un entretien avec le journal Enquête, le Dr Abdoulaye Bousso qui dirige le Centre des opérations d'Urgence Sanitaire au ministère de la Santé, affirmait qu’il n’y a pas péril en la demeure pour ce qui concerne le Sénégal. En 2016, des chercheurs sénégalais dirigés par le Dr Amadou Sall de l’Institut Pasteur, étaient au Brésil pour étudier avec leurs pairs brésiliens le virus Zika. Doit-on rappeler la manière dont le Sénégal a géré le seul cas de malade à virus Ebola connu par notre pays au moment où d’autres étaient tout simplement dépassés par cette épidémie ?
Voilà bien des "à priori” qui plombent à jamais le tourisme dans les pays africains, souvent décrits à tort comme des zones où l’insécurité le dispute aux maladies de tout genre. Il appartient aux autorités de taper du poing sur la table pour que cesse cette campagne de diabolisation qui ne dit pas son nom.
18 Commentaires
Diop
En Août, 2019 (02:33 AM)Désolé
En Août, 2019 (02:36 AM)Nous gagnerons mieux à renforcer notre sécurité intérieure au lieu de nous offusquer .
Cela ne reste que mon avis .
Eole
En Août, 2019 (02:36 AM)Nous vivons en permanence des attentats qui nous enfoncent dans la pauvreté abyssale , nous tuent à petit feu et ôtent la vie à des centaines de sénégalais par jour, du fait d'un manque notoire de services élémentaires de base comme l’accès à l'eau potable, au soins de qualité, une pollution chronique, des villes mal aménagées, une corruption sans commune mesure etc.
Ce types d'attentats que nous vivons chaque jours avec son lot de personnes mortes dans les hôpitaux et sur les routes comme des mouches est pire que ceux des jihadiste.
Idy
En Août, 2019 (03:36 AM)Pour le virus zika je suis très étonné il faut demander des explications.
Deugeu
En Août, 2019 (08:49 AM)Alhamdoulilahi.
Yeene
En Août, 2019 (23:31 PM)Participer à la Discussion