Le Conférence pour le développement par les réformes et avec les entreprises (Cedre) pour le Liban s'ouvre vendredi à Paris. Une quarantaine de pays doivent contribuer à redresser l'économie libanaise, toujours chancelante.
37 pays et 14 organisations internationales se retrouvent vendredi 6 avril à Paris pour une nouvelle conférence de soutien à une économie libanaise toujours chancelante, fragilisée ces dernières années par le conflit syrien et des divisions politiques internes persistantes.
Cette conférence pour le développement par les réformes et avec les entreprises (Cedre) intervient deux mois après une première réunion qui s'est tenue à Rome le 15 février et à trois semaines d'une troisième qui sera consacrée à la question de l'accueil des réfugiés syriens le 25 avril à Bruxelles.
Co-présidée par Emmanuel Macron et le Premier ministre libanais Saad Hariri, cette nouvelle réunion internationale doit permettre d'aboutir à un "accord sur un plan d'investissements pluriannuel collectif validé aussi par le FMI et la Banque mondiale", souligne-t-on à Paris. "L'enjeu, c'est également le plan de réformes qui est un engagement des autorités libanaises dans un contexte particulier d'organisation des élections [qui débutent en mai]", ajoute-t-on.
"Encore du chemin à parcourir"
Beyrouth, qui espère réunir les fonds permettant de financer la première phase de son programme d’investissements de 16 milliards de dollars (13 milliards d’euros) sur dix ans, a défini quelque 250 projets, notamment dans les transports, l’eau et l’électricité.
"La France annoncera pour sa part un effort substantiel, à la hauteur des ambitions qu'elle place dans le Liban, soit 400 millions d'euros de prêts concessionnels et 150 millions d'euros de dons", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian à l'ouverture de la conférence.
"Dans un Moyen-Orient secoué par les crises, meurtri par les guerres civiles, le Liban reste un modèle de pluralisme, de tolérance et d'ouverture dont nous avons besoin", a souligné le chef de la diplomatie française. "Mais le Liban n'est pas une île. Il subit de plein fouet les effets des tensions régionales et de la crise syrienne. Il combat le terrorisme à ses frontières et en son sein et, avec plus d'un million de réfugiés, il a pris plus que sa part du fardeau de l'exil syrien", a-t-il ajouté.
"Encore du chemin à parcourir"
Les engagements qui seront pris vendredi devraient toutefois être en deçà des espérances des autorités libanaises, prévient un diplomate occidental.
"Il y aura de nouvelles annonces et de l'argent sur la table, mais il y aura encore du chemin à parcourir", estime-t-il. "Les donateurs et les investisseurs du secteur privé ont encore besoin de voir que les projets peuvent être mis en œuvre".
La situation de l'économie libanaise, sortie meurtrie de quinze ans de guerre civile, est depuis une dizaine d'années source d'inquiétudes pour ses partenaires régionaux et internationaux qui redoutent un nouvel embrasement dans ce pays aux équilibres politiques fragiles.
Mécanisme de suivi
Parrainée par la France, la dernière conférence des donateurs organisée pour le Liban avant cette année remonte à 2007 et s'était traduite par des promesses d'aide à hauteur de 7,6 milliards de dollars. Une partie seulement de ces promesses avait été tenue faute de réformes structurelles, comme le demandaient les bailleurs internationaux.
Afin d'éviter que le scénario ne se répète, un mécanisme de suivi va être cette fois-ci mis en place, explique-t-on à Paris, où l'on précise que l'idée est de s'assurer que le plan de réforme sera mis en place quelle que soit l'issue des élections législatives du 6 mai.
L'enjeu des réformes structurelles a été une nouvelle fois souligné par le Fonds monétaire international (FMI) dans une note publiée en février dans laquelle l'institution a appelé Beyrouth à agir de toute urgence pour mettre un terme à l'augmentation de sa dette publique – 150 % du PIB, l'un des taux les plus élevés au monde.
L'adoption en mars par le Parlement libanais d'un budget 2018 en déficit de 4,8 milliards de dollars, moins élevé que celui de l'exercice 2017, a été dans ce contexte perçue comme "un signe positif", avant la conférence du Cedre, par la banque britannique Standard Chartered.
1 Commentaires
Anonyme
En Avril, 2018 (15:50 PM)un petit roitelet qui se prend pour un César , surtout à l'étranger .
Les libanais se sont déchirés entre eux durant 15 ans sans l'aide de la France et des européens, mais Hariri tout comme Erdogan ont compris que pour eux, la mane financière acquise par le "bâton émigration" a de beaux jours devant eux.
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