Cent quatorze personnes ont été arrêtées ce matin après une vaste opération de police menée dans un foyer du XIIIe arrondissement de Paris.Les policiers étaient venus pour contrôler les conditions d'hébergement. Ils sont repartis après avoir arrêté 114 personnes : 105 travailleurs étrangers soupçonnés de vivre en situation irrégulière et neuf personnes accusées de les loger dans des conditions indécentes.
L'intervention a eu lieu ce matin dans un foyer de travailleurs situé entre la porte d'Ivry et la station de métro Olympiades, dans le XIIIe arrondissement de Paris. Environ trois cents travailleurs étrangers, tous des hommes, dont la plupart viennent du Mali et du Sénégal, y vivent. Ces derniers risquent une expulsion, tandis que les logeurs sont susceptibles de poursuites.
Lancée à 6 heures ce matin et conduite par 400 policiers, il s'agit là d'une des plus importantes opérations de ce type menées depuis plusieurs mois dans la capitale.
Selon la Préfecture de police, les policiers ont agi sur commission rogatoire d'un juge parisien et ont procédé au contrôle de ce foyer présentant un taux d'occupation deux fois supérieur à sa capacité d'accueil et hébergeant des travailleurs dans des conditions contraires à la dignité humaine. L'information judiciaire a mis en évidence l'existence de filières de logeurs hébergeant à prix fort des travailleurs migrants dans des conditions insalubres.
La plupart des chambres, disposant de trois lits, servent à loger entre cinq et six personnes, pour la plupart des membres de la famille des résidents récemment arrivés en France et en attente d'une autre solution de logement.
Cette situation présente des risques très importants en matière de sécurité des bâtiments, de salubrité et d'hygiène alimentaire : délabrement accéléré, présence d'insectes et rongeurs, encombrement des accès de secours, risques d'incendie, malgré divers travaux entrepris par l'organisme gestionnaire.
Le MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) a vivement condamné ce qu'il a appelé une "rafle". L'association anti-raciste rapporte que 29 portes de chambres ont été fracassées lors de l'opération, de même que le bureau du directeur du foyer. Elle parle de 140 sans-papiers arrêtés.
0 Commentaires
Participer à la Discussion