Pour faciliter les recherches en cas de crash, en plus des émetteurs radio, les fabricants installent sur les boîtes noires des transducteurs sonars. Car les ondes radio d’un avion tombé dans l’eau ne passent pas à travers la surface. La semaine dernière, un hydrophone descendu depuis un navire de recherche chinois a pu recevoir des signaux qui seraient ceux des boîtes noires du Boeing. En tous les cas, la fréquence des ultrasons (37,5 kHz) coïncide avec les paramètres des balises. Ces signaux ont été enregistrés également par un navire australien qui se trouvait à plusieurs centaines de kilomètres de là.
Une balise émettant dans un rayon de près de deux kilomètres, cela veut dire que les deux navires ne captaient pas le signal de la même balise.
Il reste très peu de temps aux équipes, les batteries des boîtes noires étant presque épuisées, explique le rédacteur en chef du magazine Vzlet(Décollage) Andreï Fomine.
« Ils ont besoin d’agir vite, car les balises fonctionnent pendant un mois seulement. Une catastrophe similaire s’est produite en juin 2009, lorsque l’avion Airbus A-330 de la compagnie française Air France, réalisant le vol Rio de Janeiro-Paris, est tombé dans l’océan. Les débris ont été retrouvés très vite, mais l’épave de l’avion et les boîtes noires n’ont été repêchées que deux ans après le crash.
Sur le Boeing de Malaysia Airlines, un système d’enregistrement de l’information pendant le vol et le fonctionnement des appareils à bord était actif au décollage. On captait les signaux que ce système émettait. Mais ensuite ce système a été éteint, ou alors une avarie du système électrique se serait produite à bord de l’avion. »
Les pilotes auraient pu éteindre cet équipement, par exemple, pour éteindre un incendie. Mais si c’est le cas, pourquoi les avions ne sont-ils pas équipés d’une balise à alimentation autonome qui pourrait transmettre toutes ces informations sur un satellite ? Pour pouvoir transmettre ces données en vol, il faudrait libérer un large spectre de fréquences. Mission impossible, étant donné que les satellites disposent d’un nombre très restreint de fréquences non occupées.
Outre une avarie de l’équipement à bord de l’avion, l’enquête envisage d’autres scénarios, explique le directeur général de l’Alliance des technologies d’aviation Avintel Viktor Priadka.
« Un des pilotes possède chez lui un simulateur de vol qui peut être utilisé pour optimiser la trajectoire de vol afin de sortir des écrans radar. Par conséquent, on ne peut toujours pas exclure l’hypothèse d’un détournement. »
Une autre hypothèse possible serait une dépressurisation, ce qui expliquerait la raison pour laquelle l’avion s’est retrouvé au-dessus de l’océan Indien. Les pilotes auraient pu prendre la décision de faire demi-tour et de retourner à Kuala Lumpur.
Les équipes de recherche continuent à sonder les eaux de l’océan Indien. Des experts britanniques en hydroacoustique ont également rejoint les équipes de recherche. Si le signal émis par les balises de l’appareil est capté à nouveau, les marins envisagent de faire descendre un sous-marin qui effectuera une cartographie du fond marin. En cas de découverte d’objets ressemblant à l’épave de l’avion, ils descendront une caméra dans les eaux profondes.
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