Un homme de 41 ans soupçonné d'avoir caché sa séropositivité à cinq jeunes femmes, entraînant la contamination par le virus du sida de l'une d'entre elles, comparaît à partir de lundi devant la cour d'assises d'Aix-en-Provence.
Circonstance aggravante, Christophe Morat aurait agi en état de récidive après une première condamnation à six ans de prison en 2005 à Colmar (Haut-Rhin) pour avoir sciemment transmis le VIH à deux de ses partenaires féminines avec lesquelles il a eu des relations sexuelles non protégées.
Il a ensuite quitté l'Alsace à sa sortie de prison, en 2008, pour s'installer dans les Bouches-du-Rhône.
Il a été mis en examen en 2012 pour "administration volontaire de substances nuisibles ayant entraîné une infirmité permanente, avec préméditation et en récidive légale", en l'espèce le virus du sida transmis à sa compagne Maryse sans l'avoir informée qu'il était porteur du virus du sida.
Christophe Morat a multiplié les liaisons, contactant ses conquêtes sur des sites de rencontres sur internet et leur dissimulant une séropositivité décelée depuis "au moins 1998".
L'une d'entre elles, âgée de 17 ans lors de son premier rapport non protégé avec le prévenu, a fini par porter plainte, début 2012, après la découverte de son passé judiciaire.
Trois autres jeunes femmes avec lesquelles il a eu des rapports non protégés ont été identifiées. Aucune des victimes, à l'exception de sa compagne, n'a été contaminée.
Christophe Morat, qui a reconnu "être parfaitement informé des risques de contamination", avait interrompu sa trithérapie en février 2009 et ne l'avait reprise que fin 2010, pour l'interrompre de nouveau en juillet 2011.
La chambre de l'instruction d'Aix-en-Provence, qui l'a renvoyé devant la cour d'assises, note que les "jeunes femmes étaient laissées volontairement dans l'ignorance de la séropositivité du partenaire, apprenant ultérieurement et, pour certaines d'entre elles, par hasard cette situation".
Son arrêt, que Reuters a pu consulter, évoque un "choix irraisonné" de l'accusé, une "manipulation sur des sujets choisis en fonction de leur état de faiblesse".
"On n'arrive pas à assumer cette maladie, on ne m'a pas expliqué ma dangerosité", a-t-il dit lors de sa garde à vue. "Je connaissais les risques mais j'espérais ne pas la contaminer", a-t-il ajouté à propos de l'une de ses victimes présumées.
L'accusé encourt une peine de 15 ans de réclusion. Les débats sont programmés jusqu'au 2 octobre.
(Jean-François Rosnoblet, édité par Yves Clarisse)
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