Un ex-Premier ministre du président Recep Tayyip Erdogan et l'un des piliers du parti au pouvoir, Ahmet Davutoglu, a annoncé vendredi la prochaine création d'une formation politique rivale.
Lors d'une conférence de presse à Ankara, M. Davutoglu, 60 ans, a également annoncé sa démission du parti islamo-conservateur de M. Erdogan, l'AKP, devançant ainsi une décision attendue de ses instances dirigeantes de l'en expulser.
"Cela relève de notre responsabilité historique et notre devoir envers la nation (..) de créer un nouveau parti politique", a déclaré M. Davutoglu, qui fut Premier ministre de M. Erdogan entre 2014 et 2016 avant d'être évincé.
Lorsqu'il a quitté son poste, M. Davutoglu avait juré de ne jamais critiquer M. Erdogan en public, mais il a rompu son silence en juillet en accordant une interview-fleuve dans laquelle il a notamment accusé l'AKP d'avoir dévié de ses objectifs et déploré sa décision d'exiger un nouveau scrutin à Istanbul après l'avoir perdu de justesse en mars au profit de l'opposition.
Lors d'une nouvelle élection en juin, le candidat de M. Erdogan avait subi une lourde défaite. "Je démissionne du parti au sein duquel j'ai servi avec honneur et auquel j'ai consacré beaucoup d'efforts pendant des années", a-t-il ajouté.
Plusieurs départs au sein de l’AKP
Le comité exécutif de l'AKP avait décidé à l'unanimité début septembre de renvoyer M. Davutoglu devant une commission disciplinaire en vue de son expulsion. En annonçant sa démission, M. Davutoglu a qualifié la décision des instances dirigeantes de l'AKP de "très grave" et "pas en phase" avec les principes fondateurs du parti.
L'annonce de M. Davutoglu survient alors que d'autres personnalités de premier plan comme l'ancien président Abdullah Gül et l'ex-vice Premier ministre Ali Babacan, tous deux membres fondateurs de l'AKP, ont eux aussi pris leurs distances avec M. Erdogan.
Ancien vice-Premier ministre chargé de superviser l'économie turque, Ali Babacan a annoncé le 8 juillet sa démission du parti évoquant de "profondes divergences" et le besoin d'une "nouvelle vision".
0 Commentaires
Participer à la Discussion