Depuis son élection, Emmanuel Macron est particulièrement attendu sur l’économie. Les réformes promises pendant la campagne allaient-elles redresser la France ? En attendant le volet social, les patrons et les investisseurs semblent avoir retrouvé la confiance.
Il suffit de jeter un œil au dernier communiqué, vendredi 4 mars, de Moody’s : la célèbre agence de notation salue le programme de réformes entreprises depuis un an ainsi que les engagements budgétaires. Tout ce qui peut rassurer les milieux d’affaires, en France et à l’étranger.
Il est vrai que la croissance revient - elle est au plus haut depuis six ans et ça devrait même continuer -, et que le déficit public est désormais dans les normes européennes. Bruxelles applaudit.
Le chômage est lui globalement en baisse. L’objectif est de tomber à 7 % à la fin du quinquennat. Pour embaucher, les chefs d’entreprises, grandes ou petites, attendaient de la souplesse. Code du travail, formation professionnelle, assurance chômage, fiscalité, les chantiers sont ou vont être lancés. La loi Pacte pour Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises doit être présentée cet été.
« Dans la grande globalité, les orientations et les mesures qui ont été prises par le président de la République, par son gouvernement, sont des mesures qui vont dans la bonne direction, estime Thibault Lanxade, vice-président du Medef. A commencer par les ordonnances de travail. Le projet de loi [comprenant le] droit à l’erreur, les mesures qui vont être prises dans la loi Pacte, mais également les premières orientations fiscales, tout ceci converge vers une dynamique qui est favorable aux entreprises. »
Conjoncture favorable
Mais beaucoup d’experts expliquent que le président Macron a surtout eu de la chance, car il est arrivé juste au bon moment. Quand le ciel économique mondial s’est éclairci, notamment en Europe.
Nicolas Sarkozy avait subi de plein fouet la crise, François Hollande n’avait bénéficié que d'un début d’embellie, lui qui précisément avait engagé des réformes comme le CICE, le pacte de responsabilité. De l’avis de certains spécialistes, ces décisions ne portent leurs fruits qu’aujourd’hui.
Sentiment d'injustice
« France is back », la France est de retour, comme dit le chef de l’Etat, mais sa politique pro-business ne fait pas que des heureux. Il y a un sentiment d’injustice chez beaucoup de Français.
La cagnotte fiscale, les recettes issues de la croissance retrouvée, ne sera pas redistribuée. On supprime l’impôt sur la fortune, on favorise le capital, les expatriés. On augmente la CSG, le tabac, les carburants, que paient les riches comme les pauvres. Et la suppression de la taxe d’habitation ne sera que progressive.
« Le gros point d’inquiétude, c’est l’augmentation des taxes sur les carburants qui est venue alimenter la hausse du prix qui en ce moment est très forte, confirme François Carlier, délégué général de l'association de consommateurs CLCV. Et puis il y a aussi la baisse de cinq euros par mois des allocations logement, les APL, qui ont un effet social assez malheureux. »
« On attend un peu quand même des mesures plus tournées vers les consommateurs, vers la protection des consommateurs qui, pour l’instant, ne sont pas trop à l’agenda du gouvernement. » D’autant que d’autres nuages s’amoncellent à l’horizon : la réforme des retraites va faire grincer des dents et les anti-Macron sont prêts à en découdre.
1 Commentaires
Anonyme
En Mai, 2018 (15:05 PM)Participer à la Discussion