Le président américain Donald Trump va déclarer "l'urgence nationale" pour boucler le financement du mur qu'il veut ériger à la frontière avec le Mexique afin de lutter contre l'immigration clandestine, a annoncé jeudi le chef de la majorité républicaine du Sénat. Selon Mitch McConnell, le président "a indiqué qu'il était prêt à signer" le compromis budgétaire obtenu entre parlementaires démocrates et républicains afin d'éviter un nouveau "shutdown", ou paralysie budgétaire.
Procédure rare
"Il déclarera au même moment une situation d'urgence nationale", a précisé M. McConnell, soulignant qu'il soutenait cette procédure rare autorisant le président des Etats-Unis à contourner le Congrès pour mobiliser des fonds. Peu après la Maison Blanche a confirmé l'intention de Donald Trump de déclarer "l'urgence nationale" pour financer l'infrastructure promise pendant sa campagne.
"Ce serait très mauvais"
"Ce serait très mauvais", a réagi dans l'hémicycle le chef de la minorité démocrate au Sénat Chuck Schumer. Cette annonce surprise sème le doute sur l'accord obtenu entre les parlementaires qui semblaient bien partis pour l'approuver dans un Congrès divisé. Vote attendu aujourd'hui En conférence de presse juste après, la présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a annoncé un vote "plus tard aujourd'hui" sur l'accord budgétaire, sans réagir dans l'immédiat à l'annonce de la déclaration imminente d'une "urgence nationale".
Cet accord ne comprend qu'un quart du budget réclamé par Donald Trump pour construire son mur --1,4 milliard de dollars-- et ne mentionne pas le mot "mur", préférant "barrière" ou "clôture". Risque de nouveau "shutdown" Certains commentateurs et élus ultra-conservateurs, qui ont l'oreille de Donald Trump, ont durement critiqué le texte. Washington a jusqu'à vendredi minuit pour éviter une nouvelle impasse qui conduirait à l'asséchement soudain des budgets, ou "shutdown", de 25% des administrations fédérales.
"Urgence nationale"
Une loi votée en 1976, le "National Emergencies Act", autorise le président des Etats-Unis à invoquer une "urgence" nationale pour activer des pouvoirs extraordinaires, qui permettraient à Donald Trump de contourner le Congrès et de s'appuyer sur l'armée pour construire l'édifice qu'il réclame. Précédents Tous les présidents des Etats-Unis ont fait usage de ces dispositions mais dans des circonstances différentes. George W. Bush avait notamment décrété l'urgence après les attentats du 11 septembre 2001 et Barack Obama en avait fait de même lors de l'épidémie de grippe H1N1.
Bill Barr approuvé à la Justice Le ministre de la Justice désigné par Donald Trump, Bill Barr, a été confirmé à ce poste jeudi par le Sénat, contrôlé par les républicains, signant son retour au gouvernement américain plus de 25 ans après avoir servi sous le président George H.W. Bush.
Enquête russe
Bill Barr sera désormais chargé de superviser la délicate enquête du procureur spécial Robert Mueller, qui cherche à établir notamment s'il y a eu collusion entre Moscou et l'équipe de campagne du candidat républicain Donald Trump lors de l'élection présidentielle de 2016. Le vote au Sénat, qui a le dernier mot sur les nominations présidentielles, a largement suivi les lignes partisanes malgré quelques défections de part et d'autre, avec 54 voix pour et 45 contre.
Les républicains ont une majorité de 53 sièges sur 100 au Sénat. Ex-ministre de Bush senior Agé de 68 ans, ancien ministre de la Justice de George H.W. Bush, Bill Barr doit prêter serment dès jeudi après-midi dans le Bureau ovale, selon le ministère. Il succède à Jeff Sessions, limogé en novembre par Donald Trump qui lui reprochait notamment de s'être récusé dans l'enquête russe.
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