La peine de prison de l'ancien collaborateur du président, reconnu coupable en novembre de mensonges au Congrès et de subordination de témoin, devait commencer la semaine prochaine.
Donald Trump ne s'était jamais caché de sa volonté d'épargner la prison à son ami Roger Stone: ce dernier, condamné en février à quarante mois derrière les barreaux dans le cadre de l'enquête sur l'ingérence russe pendant la campagne présidentielle de 2016, a vu sa peine commuée par le président américain. «Aujourd'hui, le président Donald J. Trump a ordonné une mesure de clémence exécutive pour commuer la peine injuste de Roger Stone», a annoncé la Maison Blanche dans un communiqué, ajoutant que cet ami de longue date du président, une «victime du canular russe perpétué par la gauche et ses alliés dans les médias», était dorénavant «un homme libre».
La peine de prison de Roger Stone, qui avait été reconnu coupable en novembre de mensonges au Congrès et de subordination de témoin, devait commencer la semaine prochaine. Par le biais de son avocat, qui a transmis sa déclaration à des médias, il s'est dit «incroyablement honoré» de cet «acte de clémence» présidentiel. Roger Stone, qui se décrit lui-même comme «un habitué des coups fourrés» a été reconnu coupable d'avoir menti au Congrès sur ses contacts avec l'organisation WikiLeaks au sujet d'e-mails démocrates piratés lors de la présidentielle de 2016. Les procureurs avaient démontré qu'il avait menti et intimidé des témoins pour protéger Donald Trump de l'embarras.
Dès la condamnation de Roger Stone, Donald Trump avait expliqué qu'il voulait gracier son ex-collaborateur, âgé de 67 ans, un conseiller politique sulfureux connu pour son style haut en couleur et son tatouage de Richard Nixon dans le dos. Le milliardaire new-yorkais était notamment intervenu pendant la procédure judiciaire en critiquant, dans des tweets, les recommandations initiales des procureurs chargés d'instruire cette affaire. Accusé de bafouer le principe de la séparation des pouvoirs et de faire pression sur ces procureurs, il avait expliqué que ses actions n'avaient rien de répréhensible, dénonçant une «situation très injuste» et une «erreur judiciaire».
Des procureurs qui se récusent
Les procureurs en charge du dossier s'étaient récusés, et la recommandation de peine du ministère de la Justice était passée d'une durée comprise entre sept et neuf ans à une sentence comprise entre trois et quatre ans, finalement suivie par la juge fédérale qui avait condamné Roger Stone à quarante mois de prison. Donald Trump avait salué son ministre de la Justice Bill Barr pour son intervention, le félicitant «d'avoir pris en charge une affaire qui était totalement hors de contrôle». Mais le ministre, plongé dans l'embarras car censé garantir l'indépendance et l'impartialité de la justice fédérale américaine, avait nié que ces commentaires aient eu un impact sur la décision de ses services. Un millier d'anciens fonctionnaires de son ministère, démocrates comme républicains, avaient cependant appelé à sa démission.
Le président américain a déjà été accusé d'entrave à la justice, dans le cadre de l'enquête russe, notamment en limogeant au début de son mandat le directeur du FBI James Comey, qui enquêtait sur les ingérences étrangères dans l'élection de 2016. Roger Stone est parmi les six membres de l'entourage, plus ou moins proche, du président a avoir été inculpés ou condamnés dans le sillage de l'enquête russe.
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