Au terme d'une première semaine d'examens parlementaires, trois candidats commissaires européens sont sur la sellette: la française Sylvie Goulard (Marché intérieur), le polonais Janusz Wojciechowski (Agriculture) et la suédoise Ylva Johansson (Affaires intérieures).
Aucun de ces trois "commissaires-désignés" n'a décroché la majorité des deux tiers nécessaire à la réussite de leur "grand oral" devant leurs commissions respectives au Parlement européen.Conformément au règlement, les députés leur ont adressé des questions écrites supplémentaires.
Le cas de Sylvie Goulard est le plus médiatisé. Les élus européens n'ont pas été convaincus par ses explications sur les deux enquêtes dont elle fait l'objet -l'une de la justice française, l'autre de l'Office européen de lutte antifraude (Olaf)- dans l'affaire des emplois présumés fictifs des assistants des eurodéputés du parti Modem (centre). Ce dossier l'avait conduite à quitter son poste de ministre des Armées en juin 2017, un mois seulement après sa nomination.
Examen raté
Mme Goulard a également été interrogée sur son travail de consultante, moyennant plus de 10.000 euros mensuels, pour un groupe de réflexion américain, l'institut Berggruen, d'octobre 2013 à janvier 2016, alors même qu'elle était eurodéputée. Les députés lui ont réclamé une liste exhaustive de toutes les activités qu'elle a exercées pour Berggruen.
Sylvie Goulard est soutenue par le groupe libéral-macroniste Renew Europe. Les deux autres commissaires inquiétés sont conservateur (Wojciechowski) et social-démocrate (Johansson). Leur prestation a été jugée faible et vague sur le fond des dossiers. Si leurs réponses aux questions écrites des députés ne satisfont toujours pas, les trois pourraient être réentendus.
La polémique sur le titre du candidat vice-président pour "la protection du mode de vie européen" n'est pas non plus éteinte.
L'intéressé, le grec Margaritis Schinas, a gagné jeudi soir la confiance des députés, mais plusieurs groupes politiques ont mis une réserve sur sa lettre d'évaluation, réclamant un changement d'appellation.
L'audition du candidat de la Belgique, le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders, désigné pour le poste de commissaire à la Justice, s'est quant à elle déroulée sans problème, le libéral voyant même sa prestation ponctuée d'applaudissements.
Des candidats importants sur le grill la semaine prochaine
La semaine prochaine, cinq auditions sont à l'agenda: celle du candidat au poste de Haut représentant pour la politique extérieure de l'UE, l'espagnol Josep Borrell, et celles des candidats vice-présidents Vera Jourova, Valdis Dombrovskis, Margrethe Vestager et Frans Timmermans. Les candidats roumain et hongrois doivent encore être entendus eux aussi, mais le Parlement attend toujours les noms des remplaçants de Rovana Plumb et Laszlo Trocsanyi, écartés du processus avant le début des auditions en raison de problèmes liés à leur déclaration d'intérêts financiers.
Les chefs des groupes politiques devraient boucler la procédure le 17 octobre. Chaque candidat devra avoir reçu le feu vert des commissions avant que l'équipe Von der Leyen, dans son ensemble, puisse solliciter la confiance du Parlement. Ce vote est prévu le 23 octobre. Le mandat de la nouvelle Commission doit quant à lui débuter le 1er novembre.
0 Commentaires
Participer à la Discussion