Tiffany, la fille oubliée de Donald Trump

Juillet 2015. Lors de la convention d’investiture du candidat républicain à Cleveland (Ohio), le clan Trump compte un membre de plus. Une jeune femme à la longue chevelure blonde, élégante, intimidée, mais très souriante quand elle lâche quelques mots à propos de son célèbre père. On croirait presque une réplique d’Ivanka Trump, l’aînée, le visage poupin, rond et jovial en plus. « Dans la vie, mon père est quelqu’un de tellement sympa, tellement prévenant et tellement drôle […] Son envie d’excellence a été contagieuse. » Tiffany Trump, 23 ans, vient de faire son apparition dans la campagne de Donald Trump et sera la caution « jeune » du futur président des États-Unis.

La première apparition de Tiffany Trump pour la campagne de Donald Trump, lors de la convention de Cleveland. (Photo : Wikipedia)

Jusque-là très discrète comparée à l’archi médiatique fratrie Trump, elle vivait à Los Angeles, avec sa mère Marla Maples, la deuxième épouse du magnat de l’immobilier de 1993 à 1997. Quand elle naît, le 13 octobre 1993, son père dit d’elle qu’elle « a ses lèvres et les jambes de Marla », qui a eu une brève carrière d’actrice. La petite fille vit seulement six ans avec son père, jusqu’au divorce du couple. « Son père n’avait pas vraiment la possibilité de s’occuper des tâches du quotidien comme le fait un parent. Mais il aime ses enfants, cela ne fait aucun doute », raconte Marla Maples, 52 ans à la revue américaine People magazine. « Il n’est pas le père qui m’emmenait nager à la piscine, mais il a énormément motivé ma vie », ajoute la jeune femme dans son discours de juillet 2015.

Double diplôme et major de promo

Depuis près de deux ans, elle sort avec Ross Mechanic un démocrate qui a ouvertement soutenu Hillary Clinton lors de la campagne. Presque pas un problème pour papa Trump qui est très fier de ses enfants, mais qui semble avoir ses chouchous. « Ils travaillent tellement dur ! Je suis très fier de Don et Eric et Ivanka et, dans une moindre mesure de Tiffany, vous savez, elle vient juste de sortir de l’école », déclare-t-il lors d’une interview pour l’émission Fox and Friends, de la chaîne américaine Fox.

La demi-sœur d’Ivanka garnit son compte Instagram de vieilles photos avec son père. (Photo : Tiffany Trump/Instagram)

Tout juste sortie de l’école, certes, mais très brillamment. Tiffany Trump, major de sa promotion (elle n’a obtenu que des A, la meilleure note dans le système de notation américain), est diplômée d’un double cursus sociologie et urbanisme à l’Université de Pennsylvanie, celle-là même où Donald Trump a étudié. Pour certains, son avenir était tout tracé, elle allait intégrer la Trump Organisation. La jeune femme ne semble pas encore prête à s’investir dans le business familial. Il se murmure que la cadette des filles Trump se prépare à intégrer un cursus de droit. « Elle veut être avocate », a confirmé sa mère à des amis qui ont laissé fuiter l’information dans les médias people. Et Tiffany a en effet posté récemment une photo d’une énorme pile de livres de droit sur Instagram.

746 000 followers sur Instagram

C’est sur ce réseau social qu’elle met en scène chaque détail de sa nouvelle vie. Suivie par 746 000 abonnés, elle s’affiche avec ses amis riches, célèbres et ultra-connectés qui ont été surnommés les « Snap Pack » par le New York Times. Elle côtoie la famille Kardashian, l’arrière-arrière-petite-fille d’Henri Matisse, défile pour la marque de son ami et tout jeune styliste Andrew Warren. Rien qui puisse cependant la détourner de ses études. Vanity Fair raconte dans un très long portrait des sœurs Trump que Tiffany est « un jour arrivée trop tard pour un shooting sur le thème « Rich Kids » du magazine Du Jour. Elle terminait un devoir pour ses cours d’été ».

Tiffany Trump et sa mère, Marla Maples, la deuxième épouse de Donald Trump. (Photo : Tiffany Trump/Instagram)

S’inspire-t-elle du parcours d’Ivanka Trump ? Elles n’ont pas grandi ensemble, séparées par des milliers de kilomètres pendant des années. Mais quand elle a eu 15 ans, Tiffany s’est rappelée au bon souvenir de sa demi-sœur. Dans son livre The Trump Card : playing to win in work and life, Ivanka raconte comment Tiffany a cherché à obtenir, subtilement, une carte de crédit de la part de son père. « Ce n’est pas parce qu’elle était gâtée, mais c’était pour mieux s’intégrer et faire comme ses amis », écrit l’aînée des sœurs. Sur son conseil, Donald Trump lui offre une carte de crédit au Noël suivant. Il lui versait 500 dollars par mois selon des amis de la famille. Depuis, Tiffany dit admirer Ivanka et lui demande souvent conseil pour gérer sa célébrité.

Boycott du monde de la mode

Ses débuts en la matière n’avaient pas été brillants. À 17 ans, elle avait sorti une chanson Like a bird. Une vraie catastrophe. « Il y a tellement d’autotune qu’on ne sait pas vraiment quelle est la voix de Tiffany Trump », écrivait Vanity Fair à l’époque. Aujourd’hui, son nouveau statut, la dépasse parfois. Lors de la dernière Fashion Week, à New York, où elle vit désormais, alors qu’elle assistait à un défilé du styliste Philipp Plein, d’autres invités ont refusé de s’asseoir à côté d’elle.

Lors du défilé de la styliste Taoray Wang. Des appels au boycott avaient été lancés pour protester contre la venue de la fille de Donald Trump. (Photo : Angela Weiss/AFP)

La photo de Tiffany Trump, isolée sur sa chaise a fait le tour des réseaux sociaux. Les appels au boycott n’ont pas cessé, notamment quand la styliste Taoray Wang (qui a conçu le manteau de Tiffany pour la cérémonie d’investiture de Donald Trump), a invité la fille et sa mère a assisté, en février, au défilé pour sa nouvelle collection. La styliste, qui a maintenu son invitation, s’est défendue. « Tiffany est une jeune femme fantastique. Je préfère me concentrer sur les qualités personnelles et la personnalité que de mettre une étiquette. »