Le département d'Etat américain a exprimé lundi 19 mars sa « profonde préoccupation » quant au sort des civils à Afrin, un bastion en Syrie de la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) pris par les forces d'Ankara dimanche dernier. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a vivement rejeté mardi les critiques de Washington en sommant les Etats-Unis de « respecter » la Turquie lors d'un discours à Ankara.
?Rarement le président turc aura eu des mots aussi directs et violents à l'endroit de son allié et de son partenaire au sein de l'Otan. « D'un côté, vous dites que la Turquie est votre partenaire stratégique et, de l'autre, vous collaborez avec les terroristes », a-t-il lancé. Bien plus, il accuse les Etats-Unis d'avoir voulu les flouer.
Il s'explique : « Nous avons voulu vous acheter des armes, vous n'avez pas voulu. Mais vous avez donné des armes et des munitions gratuitement aux terroristes. Quel genre de partenariat est-ce là ? » Pour le président turc, le YPG, les combattants kurdes du nord de la Syrie, sont des terroristes, parce que liés au Parti des travailleurs du Kurdistan turc.
Pour les Etats-Unis au contraire, le YPG est un allié précieux. Ce sont ses combattants qui ont bouté hors de la région les jihadistes du groupe Etat Islamique. Et les relations entre Ankara et Washington risquent de se détériorer encore plus. Le président turc a annoncé lundi qu'il comptait élargir l'opération contre les combattants du YPG à d’autres villes du nord de la Syrie, dont Manbij, où des centaines de militaires américains sont déployés.
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