Tout plaquer par amour. C’est le choix que l’ancien prêtre des Lilas, Marc Fassier, a fait. Après avoir été suspendu de l’Église par son évêque à cause de son histoire d’amour, l’homme s’est inscrit, comme tous les demandeurs d’emploi, à Pôle emploi. Dans les colonnes du Parisien, il se confie sur son choix, mais dénonce également une éviction “très violente” de la part de l’Église.
Marc Fassier, ancien prêtre de la Seine-Saint-Denis, peut désormais vivre son histoire d’amour au grand jour. “Ne plus vivre caché est un immense soulagement”, explique-t-il aux journalistes du Parisien. Il y a deux ans et demi, l’homme est tombé follement amoureux d’une paroissienne. Après que sa relation amoureuse a été dénoncée à Mgr Pascal Delannoy, l’évêque de Saint-Denis, dans un courrier anonyme, l’homme a été suspendu de ses fonctions de prêtre. Il ne peut plus célébrer la messe, baptiser ou encore confesser. L'homme de 43 ans s’est donc retrouvé au chômage, avec l’obligation de pointer à Pôle emploi pour la première fois de sa vie.
Une éviction “violente”
“On me sanctionne parce que j’ai mis sur la table la question de la vie affective du prêtre et brisé la culture du silence de l’Église, ce qui est le pire des crimes à ses yeux. Elle accepte les relations secrètes tant que ça reste secret”, regrette Marc Fassier dans les colonnes du Parisien. Selon lui, son éviction de l’Église a été particulièrement “violente”.
L'homme a également perdu son emploi de professeur à l’Institut catholique de Paris. Dans un communiqué officiel, l’établissement a expliqué que le prêtre avait choisi “un chemin de vie incompatible avec les engagements au presbytérat”. “L’enseignement est un acte de son ministère de prêtre, or il n’a plus le droit de faire acte de ministère”, explique Mgr Pascal Delannoy, avant d’ajouter: “C’est une affaire de discipline interne à l’Église, je ne souhaite pas communiquer.”
“Abus de pouvoir”
Marc Fassier est donc désormais à la recherche d'un emploi. En attendant de trouver un nouveau travail, il continuera de percevoir un “traitement mensuel de 1.000 euros” de la part de l’Église. Mais dès son premier contact avec une conseillère de Pôle emploi, l’ancien prêtre a appris qu'il ne pouvait pas toucher les allocations de chômage. “On n’existe pas socialement. Elle n’a pas trouvé ‘prêtre’ dans ses catégories professionnelles et a dû forcer le logiciel”, raconte l’homme. “L’Église se réfugie dans son exception canonique. Elle s’autorise ce qu’aucune entreprise ne peut s’autoriser alors qu’elle prêche la morale. C’est un abus de pouvoir." Marc Fassier compte porter son cas devant la justice pour que son éviction par l’Église soit reconnue comme un licenciement.
1 Commentaires
Xavier
En Juin, 2021 (18:39 PM)Participer à la Discussion