Au sujet de l'urgence écologique, Diagne a plaidé pour un changement de paradigme, estimant que "rien, évidement et probablement, ne justifie davantage un langage d'apocalypse comme celui de basculement des mondes que ce défi écologique".
Il a indiqué que les projections qui avaient été faites pour 2050 concernant l'élévation du niveau des mers et la disparition de certaines régions du monde à cause de cette élévation des mers, avaient été très fortement sous-estimées. La projection et la situation pour 2050 est encore pire que ce qui avait été prévu.
"Quand il s'agit de s'interroger sur la capacité dans les temps des défenses côtières que nous pourrions élever, ici au Sénégal nous pourrions avoir la fragilité de notre propre littoral", a-t-il précisé.
"Il nous faut changer de paradigme. Il nous faut sortir de ce paradigme associé au nom du philosophe René Descartes. C'est lui qui a fait de l'humain le maître et le possesseur de la nature. Sur ce point, le changement de paradigme, l'Afrique, notre Afrique, a un rôle important à jouer, pour plusieurs raisons : d'abord sur le plan économique, on convient aujourd'hui, d'une certaine manière, que l'heure de l'Afrique a sonné", a plaidé Diagne.
Il a admis que les défis "restent immenses – on peut énumérer tous les désastres que l'on veut et, malheureusement on n'en manque pas – mais il est également admis que les germes de changement sont là", a-t-il ajouté.
Dans ce processus, a estimé le philosophe, "il s'agit de donner une signification nouvelle, aujourd'hui, ici et maintenant, à ce qui a été appelé +des économies naturelles+, celles qui ne réduisent pas la nature à être de simples ressources naturelles livrées à des rafles, celles qui protègent la biodiversité menacée sur un continent, le nôtre, qui est un des tout premiers en la matière".
S'agissant du défi démographique, il a dit que "déforestation" et "désertification" sont les mots qui peuvent être compris comme ayant une incidence particulière sur les migrations". "Pour caractériser ce défi en un mot : la population la plus jeune au monde et le développement exponentiel de la population urbaine, c'est ici chez nous", a-t-il expliqué.
Dans une trentaine d'années, a-t-il souligné, un peu plus que l'horizon habituel d'une génération – qui est en général de 25 ans, sur les 9,8 milliards d'humains qui seront sur la planète, un sur trois âgé de 15 ans vivra sur ce continent africain, dont 56% de la population sera alors urbaine.
"Une telle prospective qui sera la projection de nos analyses et de nos imaginations, pendra la mesure des défis en ce qui concerne l'environnement, les infrastructures, les transports, l'éducation", poursuit Souleymane Bachir Diagne pour qui "cette prospective sera attentive aussi au dynamisme, à la force de vie, à ce que Yala Kisukidi appelle la +Laetitia africana+".
"Elle verra dans les villes africaines, qui sont aujourd'hui conjugaison de smart cities et de bidonvilles les promesses que portent la créativité le potentiel d'innovation de nos jeunesses", a-t-il ajouté.
La question des inégalités, quatrième défi exposé par Souleymane Bachir Diagne, est, pour lui, "au fondement de bien des indignations qui se transforment ici ou là en révoltes contre les élites (…) politiques ou les élites du monde de la finance, mais aussi les élites académiques". Il y a, relève-t-il, "un anti-intellectualisme qui se développe aussi sur notre continent, dont nous devons prendre la mesure et qui pourrait être un des objets des Ateliers de la pensée dans le futur", estimant que, "de manière générale, il y a là un basculement qu'il faut effectivement penser".
Souleymane Bachir Diagne, abordant "le défi du branlement de la démocratie", a relevé qu'on voit, "dans des pays, pourtant de vieilles démocraties, émerger des leaders qui s'emploient à tester les moyens de contourner les exigences" qui sont essentielles à l'existence même de la démocratie". Ces leaders, précise-t-il, "voient en celle-ci (la démocratie) non pas le pire des régimes à l'exclusion de tous les autres, selon la parole bien connue, mais quelque chose qui les gêne et dont il faut savoir jusqu'à quel point on peut s'en désencombrer".
Rapportant sa réflexion à l'Afrique – "où les alternances démocratiques ne sont plus heureusement des phénomènes rares voire impensables qu'elles étaient il n'y a guère" – "ce jeu avec l'esprit de la démocratie prend surtout la figure de la tentation d'un troisième mandat alors que l'on avait convenu que la bonne respiration démocratique des sociétés rend plus que souhaitable, rend nécessaire que des termes de deux s'imposent à ceux qui souhaitent servir leur pays".
Sur "le défi de l'intelligence artificielle et de l'automatisation", le philosophe a dit : "On pourrait se dire que cela ne concerne pas vraiment l'Afrique, que c'est trop technique pour nous concerner. On aurait tort de penser ainsi, ce serait une erreur fatale". "D'abord, la devise de nos ateliers c'est que les questions africaines sont les questions planétaires et que les questions planétaires sont des questions africaines", a-t-il souligné. Cela veut dire qu'il y a cette exigence que les Africains soient présents sur toutes les grandes questions qui vont intéresser le monde. "Et croyez-moi, l'intelligence artificielle, ça va être très important. C'est déjà très important".
26 Commentaires
Branlement Nak
En Novembre, 2019 (19:41 PM)Alibaba
En Novembre, 2019 (20:27 PM)Rien de collective ou de communaute.
Elle sert a l'individu mais pas a la societe.
Mr Diagne le defi de l'Afrique est dabord culturel comme le disait ton Maitre Cheikh Anta Diop avant d'etre materiel.
Senenmouth
En Novembre, 2019 (20:28 PM)ALLAH Soubhanahou wa tala nous disait dans le courant, au sens des mots: ne détruisez pas la terre après qu'on l'ait mis en ordre.
Et puis toutes les politiques de l'Occident ont échoué, ce ne sont pas les exemples à suivre....
Muslim
En Novembre, 2019 (21:22 PM)Moustapha
En Novembre, 2019 (21:25 PM)Takou
En Novembre, 2019 (22:01 PM)Macky Korr Marieme Faye
En Novembre, 2019 (22:02 PM)En effet ,Les juifs investissent des sommes faramineuses dans la recherche de médicaments qui rendent leurs femmes fertiles et sont même prêts à adopter la polygamie
L'extremiste
En Novembre, 2019 (22:23 PM)Alibaba
En Novembre, 2019 (22:24 PM)Ces jeux de mot sont depasses.
Construire une ecole vaut mieux que ces bavardages.
Lol
En Novembre, 2019 (22:34 PM)Pitoyable lache !
En islam en ne philosophe pas ! En philosophie on peux aller loindi genre dieu n’existe pas.
Et la c’est le blasphème.
Niveau elementaire mais ça l’ouvre et ecris mm des livres.
Je pisse sur les humains
Mais l' africain doit reprendre l initiative historique.
Le travail est enorme , mais le professeur vend du reves aux africains alors le chemin sera ardu , pour reprendre Churchill , y a 2 choses qui attendent les africains : des larmes et du sang.
C'est enrichissant, merci.
L'afrique n'a plus besoin de ces genres de penseurs. La science et la technologie, le seul salut. J'ajoute aussi l'emacipation culturelle car l'afrique semble toujour etre dans une situation de reniement de sa culture. Tous les peuples prennent la qestion culturelle tres au serieux; seule l'afrique semble la negliger.
Merci.
Solutions
En Novembre, 2019 (23:45 PM)Diazaka n'osera jamais y participer. Car le niveau imposé par le Pr SBD est trop élevé pour les médiocres et antimodèle. On est pas d'accord sur tout notamment la dividende démo au Sénégal peut être utilisée en formant les jeunes aux mètiers afin de réaliser rapidement les infrastructures. Pas besoin d'envoyer tous les élèves à l'université. Créons des maçons, patissiers, carreleurs, mecanos, plombiers, reparateurs de portables.....avec le brevet ou le BAC
Benewaye5
En Novembre, 2019 (00:11 AM)Notre philosophe nous parle du respect de l'environnement,?! Tres difficle d'accomplir si pres de....90% des intervenants dans ce sujet je doute fort connaissent les vertues, l'origines, les biens faits de notre foret et ne meme pas capables de cite les noms de la pluspart des arbres que l'on trouve dans notre foret...."Kad", "beiteniee", "khewar", "nguer" , "soumpe", la liste est infinie.....par contre si notre systme d'education a pris la peine d'enseigner notre environnment et les vertus, l'aspect guerriseur, medical de nos arbres et environnment aux enfants des le bas age, alors l'enfant aurait du avoir la notion du respect de l'environnement, mais en lieu l'enfant connait mieux les chants religieux et sourates religieux, Napolean, la russie, la france l'amerique etc....
L'extremiste
En Novembre, 2019 (00:44 AM)Bachir nous parle des vrais défis qui pour lui sont urgents pour le continent africain et non les seuls : l'écologie qui est une préoccupation humaine mondiale, la démographie sur laquelle nous devons travailler avec la résolution des problèmes d'exode rurale et continentale par la construction d'infrastructures... entre autres , la fin de la mal gouvernance du continent pour l'avènement des présidents autres qui comme Macky n'utiliseront pas la démocratie, un système oligarchique pour sous développer le continent restreindre les libertés voler etc , l'inégalité de développement qui est un problème de partage des richesses( mondiale et nationale) et de discrimination dans la création des chances, L'inteligence artificielle qui est indispensablite pour l'Afrique.
''Cela veut dire qu'il y a cette exigence que les Africains soient présents sur toutes les grandes questions qui vont intéresser le monde'' il a pourtant dit ceci pour résumer que ces défis sont majeurs mais pas les seuls.
D'après mon humble compréhension.
Alibaba
En Novembre, 2019 (05:12 AM)Assumons que Dieu n'existe pas et vient debatre.
Maaam
En Novembre, 2019 (08:31 AM)la demographie galopante de l'Afrique (dénoncé par Macron ) ne sera pas réglé de sitot , culturellement la femme Africaine fait beaucoup d'enfants et la tendance sera dure à inverser
l'exode rural vers les grandes villes dont la plupart n'ont pas de plan d'urbanisme risque d'engloutir des sommes d'argent gigantesques ( infrastructures , transports en commun , écoles , eau courante ....etc )
Toute la bande du Sahel (Mali , Burkina , Niger , Nor du Nigéria ) est destabilisé par les mouvements djihadistes qui restent de perdurer pendant de nombreuses années freinant tout développement
Malheureusement le fait démocratique ne progresse pas beaucoup en Afrique , certains President sont au pouvoir depuis 25 ans ou plus , d'autre contourne leur constitution pour effectuer un 3è mandat ce qui n'est pas propice au développement d'un pays
Quand à l'intelligence artificielle , sachant que 50% de la population Africaine est analphabète et les Universités d'un faible niveau , les meilleurs cerveaux seront vite "aspirés" par les grandes écoles Americaines ou Européennes
l'Afrique a raté son indépendance , elle a un retard énorme en recherches scientifiques et technologiques , il faudrait une révolution des esprits pour inverser la tendance .....quand aux Etats Unis d'Amerique c'est une Chimere , tout le monde en parle mais chacun veut son indépendance !!!
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