ROME (Reuters) - Silvio Berlusconi court le risque d'une lourde défaite aux élections locales de dimanche et lundi en Italie où, selon les premiers résultats, sa coalition de centre droit pourrait perdre toute une série de municipalités importantes, dont Milan.
Après dépouillement de 33% des bulletins, la maire de la capitale lombarde, première place financière de la Péninsule et fief politique du président du Conseil, Letizia Moratti, est créditée de 41,6% des voix contre 48,1% pour son rival du centre gauche, Giuliano Pisapia.
L'entourage du "Cavaliere", qui a fait une campagne très active à Milan, a fait savoir qu'il était à la fois "triste et surpris" par ces résultats préliminaires.
Si ces derniers se confirmaient, cela signifierait un second tour les 29 et 30 mai à Milan qui donnerait à l'opposition de centre gauche sa plus belle occasion depuis 1993 de gagner une ville où Silvio Berlusconi a bâti son empire économique et qui lui a servi de tremplin politique.
Le score de son principal allié politique, la Ligue du Nord, dans son bastion traditionnel semble aussi en-deçà des attentes.
D'après des résultats préliminaires, le centre gauche pourrait prendre la municipalité de Turin et arriver en tête au premier tour à Bologne.
La formation du chef du gouvernement, le Peuple de la liberté (PDL), est en tête à Naples.
Ces quatre agglomérations constituaient les principaux enjeux des consultations organisées dans 1.310 municipalités et onze provinces et qui sont considérées comme un test grandeur nature pour le "Cavalier" à mi-mandat.
Le taux de participation (71%) a été légèrement inférieur aux élections antérieures, mais reste toujours élevé.
UN TEST GRANDEUR NATURE
Le scrutin déterminera si la cote du chef du gouvernement a résisté à un scandale sexuel, trois procès pour corruption et une économie en berne.
Les enquêtes d'opinion créditent le magnat italien d'une popularité autour de 30%, soit le plus bas niveau depuis la victoire de sa formation aux législatives d'avril 2008.
Le président du Conseil est cité dans quatre procédures pour corruption, évasion fiscale, relations sexuelles avec une prostituée mineure et abus de pouvoir pour couvrir le scandale.
Il doit également affronter les critiques concernant sa politique économique alors que la croissance italienne reste atone.
Des chiffres publiés vendredi font état d'une croissance de 0,1% au premier trimestre, très loin par exemple du 1,5% de croissance affiché par l'Allemagne.
Enfin, Silvio Berlusconi doit composer avec des relations tendues avec la Ligue du Nord, force d'appoint indispensable depuis la sécession opérée par son allié de longue date, Gianfranco Fini.
Fini, qui s'est notamment opposé à la participation de l'Italie à l'opération de l'Otan en Libye, voit dans ce scrutin une occasion d'affirmer sa position au sein de la majorité.
Conscient du défi, Silvio Berlusconi a fait campagne depuis deux semaines essayant de rallier les électeurs sous son nom et de les éloigner des questions locales.
Le centre gauche, qui manque d'un leader charismatique et n'est jamais parvenu à profiter des démêlés judiciaires du chef de file de la droite italienne, espère que son candidat, Giuliano Pisapia, parviendra à ébranler le bastion historique du président du Conseil.
Pierre Sérisier, Jean-Stéphane Brosse et Jean-Loup Fiévet pour le service français
2 Commentaires
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En Mai, 2011 (01:36 AM)Giovani
En Mai, 2011 (09:25 AM)Participer à la Discussion