Dans son dernier ouvrage, la sociologue et criminologue néerlandaise Marion van San évoque, entre autres, la vie sexuelle des combattant(e)s de l’Etat islamique. Entre les sexshops et la prostitution, les djihadistes avaient de quoi se changer les idées après les combats.Marion van San, chercheuse à l’université Érasme de Rotterdam, s’est basée sur des témoignages d’une vingtaine de femmes de Daesh, contactées via l’application de messagerie WhatsApp. La Néerlandaise a également consulté des e-mails échangés entre plusieurs combattants et leurs compagnes restées au pays. En consultant des rapports d’écoutes téléphoniques, elle s’est rendue compte que ceux-ci avaient des conversations pour le moins explicites.
“Maisons de lingerie”
“Les conversations entre un combattant et sa petite amie restée au pays ne portaient pas seulement sur la religion, mais aussi sur le sexe”, explique Marion van San au quotidien flamand Het Laatste Nieuws. Elle cite l’exemple d’un djihadiste demandant à sa compagne d’apporter un costume en latex lorsqu’elle le rejoindra en Syrie. Ou un autre, qui dit espérer avoir bientôt des relations sexuelles anales avec sa copine, parmi d’autres vulgarités.
À l’inverse, certaines femmes en Europe tentaient de séduire des combattants partis en Syrie en leur promettant toutes sortes de choses, de la lingerie sexy par exemple. Il n'était cependant pas nécessaire de ramener toute cette lingerie d’Europe. Et pour cause, des “maisons de lingerie”, qui ressemblaient étrangement aux sexshops du quartier rouge d’Amsterdam, foisonnaient un peu partout à Raqqa, la capitale syrienne de l’Etat islamique. Judit Neurink, journaliste au Moyen-Orient depuis de nombreuses années, avait déjà évoqué la présence de ces magasins un peu particuliers dans son livre “Les femmes du califat.”
Prostitution et esclavage sexuel
Les femmes contactées par Marion van San ont confirmé l’existence de ces sexshops à la sauce Daesh. Des magasins discrets autorisés par la hisba, la police islamique, dont l’accès était cependant interdit aux hommes.
La prostitution était monnaie courante dans l’autoproclamé califat. Une femme a expliqué à Marion van San qu’à son arrivée en Syrie, elle avait deux choix possibles: épouser un djihadiste ou se prostituer. Un bureau de mariage avait d’ailleurs été installé à Al-Bab, une ville du nord de la Syrie contrôlée par Daesh. Il faut dire qu’au sein de l’Etat islamique, les femmes seules pouvaient à peine sortir. C'est la raison pour laquelle de nombreux mariages ont eu lieu.
“Un bordel géant”
On savait finalement peu de choses sur la vie sexuelle des combattants de l’EI. Si ce n’est que pour les appâter, Daesh promettait aux jeunes hommes, souvent frustrés sexuellement, le paradis sexuel sur terre en échange de leur courage. L’organisation terroriste leur assurait que des femmes étaient prêtes à les épouser, et que le viol des “mécréantes” était permis. Les femmes jésuites en particulier faisaient l’objet d’un commerce d’esclaves sexuelles. Mais il a également été rapporté que des femmes irakiennes emprisonnées étaient soumises à l’esclavage sexuel dans des bordels gérés par des femmes djihadistes. D’ailleurs, l’une des femmes de Daesh a confié à Marion van San que “le califat ressemblait un peu à bordel géant.”
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