Donald Trump, qui déchire le camp républicain, a de nouveau frappé fort lors d'un "super mardi" des primaires américaines où Hillary Clinton a creusé encore un peu plus l'écart dans le camp démocrate en glanant les cinq États en jeu. La victoire éclatante du milliardaire de 69 ans en Floride marque la fin de l'aventure pour le jeune sénateur Marco Rubio, qui ne portera pas les couleurs républicaines lors de l'élection présidentielle du 8 novembre.
"Une soirée fantastique! "
C'est ainsi que Donald Trump a qualifié son nouveau triomphe électoral mardi qui l'a vu glaner la Caroline du Nord, l'Illinois, le Missouri et surtout la Floride. Le fantasque magnat de l'immobilier y a fait coup double en remportant d'une part les 99 délégués en jeu, selon la règle du "Winner takes all" et en boutant d'autre part le "petit Marco", comme il l'appelle dédaigneusement, hors de la compétition. Marco Rubio n'a finalement pas réussi à faire mentir les sondages et a subi une cuisante défaite à domicile.
Le sénateur n'a attiré que 27% des électeurs républicains vers lui, bien loin des 45,8% obtenus par M. Trump. Ce revers est le dernier clou dans le cercueil des ambitions présidentielles du fringant quadragénaire, qui n'avait plus d'autre choix que de "suspendre sa campagne", euphémisme pour indiquer son retrait définitif. Bombardé "sauveur des républicains" en une de Time Magazine en février 2013, celui qui portait tous les espoirs de l'establishment du Grand Old Party pour cette campagne se retire en ayant remporté que le seul Etat du Minnesota, y ajoutant des victoires symboliques dans le district de Columbia et à Porto Rico.
"Je demande aux Américains de ne pas céder à la peur, de ne pas céder à la colère", a déclaré, visiblement ému, M. Rubio à ses partisans réunis à Miami. "Le plus simple, dans cette campagne, aurait été d'exploiter ces anxiétés, d'attiser la colère des gens", a ensuite estimé le sénateur. "Mais j'ai choisi une autre voie et j'en suis fier", a-t-il ajouté avant d'annoncer qu'il jetait l'éponge. John Kasich tout sourire Quelque 2.000 km plus au nord, le gouverneur de l'Ohio John Kasich était tout sourire, galvanisé par sa victoire à domicile et assuré d'être le dernier représentant des républicains dits "modérés".
N'ayant engrangé que 63 délégués jusqu'alors, le gouverneur a doublé en une seule primaire son score, verrouillant le soutien de 66 mandataires supplémentaires. "Il s'agit de l'Amérique, il s'agit de nous unir et pas de nous déchirer", a déclaré M. Kasich depuis son QG de campagne à Cleveland. Selon lui, "aucun candidat ne remportera les 1.237 délégués" nécessaires pour obtenir la nomination du GOP d'ici la convention qui se tiendra dans cette même ville du 18 au 21 juillet. Pareil cas de figure verrait les 2.472 délégués s'affranchir des résultats engendrés par le marathon des primaires et pouvoir choisir librement le candidat républicain pour l'élection présidentielle du 8 novembre. M. Kasich espère alors récolter les fruits de sa campagne plus posée afin de s'ériger en faiseur de rois.
Ce scénario relève cependant actuellement plus de la politique-fiction, Donald Trump semblant idéalement placé pour décrocher l'investiture après avoir gagné 19 des 29 Etats ayant déjà voté et alors que la grande majorité de ceux qui doivent encore se prononcer accorderont la totalité des délégués en jeu ou à défaut un confortable bonus au vainqueur.
Le trublion new-yorkais dispose actuellement du soutien de 621 délégués, contre 395 pour l'ultraconservateur Ted Cruz, second perdant de la soirée. Marco Rubio déclare forfait après avoir engrangé 168 délégués tandis que John Kasich ferme la marche avec un marquoir affichant 138. Le prochain épisode de ce feuilleton se tiendra mardi prochain avec les consultations organisées dans l'Utah et l'Arizona, ce dernier Etat appliquant la règle du "Winner takes all".
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