Theresa May a officialisé le début du Brexit au Parlement de Westminster, ce mercredi 29 mars. Au même moment, Donald Tusk a reçu des mains de Sir Tim Barrow, l'ambassadeur représentant permanent du Royaume-Uni auprès de l'Union européenne, la lettre de six pages de la Première ministre britannique par laquelle son gouvernement demande l'activation de l'article 50.
Dans son discours devant les députés, Theresa May a appelé au rassemblement pour obtenir le « meilleur accord possible », rapporte notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix. A l’heure où s’enclenche le compte à rebours du Brexit, Theresa May s’est à la fois adressée à son pays et aux 27 membres de l’UE. Aux Britanniques, la Première ministre a d’abord assuré être confiante en l’avenir et dans la capacité de son gouvernement de préserver les intérêts nationaux.
« Ce moment est historique et il ne peut y avoir de retour en arrière, a déclaré la cheffe du gouvernement britannique. Le Royaume-Uni sort de l’Union européenne. Nous allons prendre nos propres décisions et voter nos propres lois, nous allons reprendre le contrôle de ce qui nous tient à cœur et nous profiterons de cette opportunité pour construire une Grande-Bretagne plus forte et juste que nos enfants et petits-enfants seront fiers d’appeler leur pays. »
Point de non-retour
Mais Theresa May a aussi adopté un ton beaucoup plus conciliant qu’il y a quelques mois envers ses voisins européens. Pragmatique, la Première ministre sait que les compromis seront difficiles à atteindre de chaque côté de la Manche et qu’il va falloir négocier.
La dirigeante conservatrice a été chahutée et interrompue plusieurs fois par les députés de l’opposition au sein d’une Chambre des communes qui comme le pays reste extrêmement divisée sur la question du Brexit. Néanmoins, face à ceux qui estiment toujours possible de changer le cours de l’Histoire, Theresa May n’a laissé aucun doute : le processus de sortie a désormais atteint un point de non-retour.
« Vous nous manquez déjà ! »
Neuf mois après le référendum qui a divisé le Royaume-Uni, la lettre de divorce signée mardi soir par la dirigeante conservatrice, a été transmise au président du Conseil européen Donald Tusk par l'ambassadeur britannique à Bruxelles, Tim Barrow, rappelle notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet.
Donald Tusk va envoyer vendredi une lettre aux 27 États membres restants pour donner les grandes lignes de la négociation à venir. Il évoque un triste jour pour l'Europe mais estime que paradoxalement, le Brexit a pour effet de resserrer les liens entre ceux qui restent.
« Il n'y a rien à gagner dans cette procédure et je parle pour les deux côtés, commente le président du Conseil européen au micro de RFI. Par essence, il s'agit de contrôler les dégâts. Notre objectif est clair : minimiser les coûts dans l'UE pour les citoyens, les entreprises et les États membres. Et ce sur quoi nous devons insister aujourd'hui c'est que pour l'instant, rien n'a changé : jusqu'à ce que le Royaume-Uni quitte l'Union européenne, les lois de l'UE continueront de s'appliquer au Royaume-Uni. Que puis-je encore ajouter ? Vous nous manquez déjà ! »
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