Malgré l'adoption par le Conseil de sécurité des Nations Unies, il y a deux ans, d'une résolution visant à faire dûment respecter les soins de santé, pas une semaine ne s'est écoulée depuis, sans qu'une structure médicale ou des soignants ne soient pris pour cible , alerte le Comité international de la Croix-Rouge (Cicr).
Pas plus tard que cette semaine, en République centrafricaine, indique le Cicr dans un communiqué parvenu à Seneweb, "des hommes armés ont fait irruption dans un hôpital où une équipe chirurgicale était à l'œuvre. Ils ont menacé des patients, des membres du personnel et des volontaires de la Croix-Rouge, et s'en sont pris à une ambulance dont ils ont empêché le passage."
"Les attaques contre les structures médicales et les personnels de santé constituent une double tragédie", dénonce le président du Cicr, Peter Maurer. D'abord, parce qu'elles blessent et mutilent des patients et des soignants. Ensuite, parce qu'elles condamnent d'innombrables personnes dans la détresse à être privées de soins sur le long terme, brisant leurs espoirs de rétablissement."
La Croix-Rouge qui précise avoir enregistré plus de 1 200 actes de violence à l'encontre de structures médicales ou de personnels de santé, dans le cadre d'une enquête portant sur seize pays seulement, demande que des mesures soient mises en œuvre dans toutes les zones de conflit.
Ces mesures tournent autour de trois points. D'abord: "Les forces armées doivent s'abstenir de prendre pour cible la population et les infrastructures civiles, notamment les structures médicales, le personnel de santé et les moyens de transport sanitaire."
Ensuite: "Tout blocus empêchant l'acheminement de fournitures médicales indispensables et l'évacuation des malades et des blessés doit être levé."
Enfin : "Les actes de violence commis contre des personnels de santé et des structures médicales doivent faire l'objet d'enquêtes approfondies et leurs auteurs doivent être poursuivis."
"Même la guerre a des règles", fulmine Maurer. Les malades et les blessés doivent être protégés en toutes circonstances. Tout acte de violence qui entrave l'accès aux soins constitue une violation du droit international humanitaire et, en fin de compte, nous enlève à tous un peu de notre humanité."
Selon les chiffres de la Croix-Rouge, au Yémen, seules 45 % des structures médicales étaient encore opérationnelles fin 2017, et la plupart d'entre elles manquaient de fournitures médicales.
En Syrie, "plus de la moitié des hôpitaux et centres de santé publics ont fermé ou ne sont plus que partiellement opérationnels, plusieurs d'entre eux ayant été la cible de multiples attaques aériennes."
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Anonyme
En Mai, 2018 (18:47 PM)Anonyme
En Mai, 2018 (18:47 PM)Participer à la Discussion