En République démocratique du Congo, les réactions au discours du président Joseph Kabila, mardi devant l'Assemblée générale des Nations unies à New York, se multiplient. Un discours au cours duquel le chef de l'Etat de RDC a insisté sur la souveraineté de son pays, qui veut organiser seul les élections prévues le 23 décembre prochain.
Pour Moïse Katumbi, l'un des principaux ténors de l'opposition congolaise, exclu de la course à la présidentielle et qui vit en exil, il s'agit d'un discours « nul ». Il estime que Kabila n'a plus la légitimité pour prendre de telles décisions : « Quand il parle d’ingérence, on ne voit pas de quelle ingérence, parce que M. Kabila veut tricher. Il veut organiser les élections à sa façon. »
Selon lui, Joseph Kabila « ne veut pas qu’on puisse contrôler les élections, que nous ne puissions avoir ni les observateurs de la sous-région ni les observateurs de la communauté internationale. Et en plus - le plus important pour nous -, aujourd’hui, Kabila n’a plus de légitimité. Je ne sais pas… Il décide sur la base de quoi ? Parce que son mandat est déjà terminé il y a de cela deux ans. »
« Nous demandons à ce que la Monusco reste », déclare Katumbi
Un discours dans lequel Joseph Kabila a aussi de nouveau demandé un retrait « effectif et substantiel » de la Monusco, la mission de l'ONU en RDC. Un avis que ne partage pas Moïse Katumbi : « Nous demandons à ce que la Monusco reste, parce que M. Kabila veut partir en laissant le chaos », considère-t-il.
« La population est en train de mourir tous les jours. Il n’y a plus de route chez nous, au pays. A l’époque coloniale, les gens pouvaient quitter avec une voiture Lubumbashi le matin et arriver le soir à Kinshasa. Mais aujourd’hui, même avec une Jeep 4x4, vous pouvez faire trois mois ou quatre mois pendant la saison des pluies », se désole l'opposant en exil.
Kabila veut-il « des élections, ou des élections chaotiques » ?
Autre réaction, celle de Martin Fayulu, candidat de la Dynamique de l'opposition, qui exprime son pessimisme. L'opposant, qui est également présent à l'Assemblée générale des Nations unies à New York, dénonce une manœuvre du président sortant en vue du scrutin du 23 décembre : « Je pense que M. Kabila s’est réveillé très tard avec ses discours souverainistes », lance-t-il. Extrait :
« Il parle de financer les élections lui-même, mais je ne sais pas de quoi il parle. Il sait bien qu’il ne pourra pas. Est-ce qu’il veut des élections ou des élections chaotiques ? La Céni dit qu’elle n’a pas de moyens, elle n’a pas suffisamment d’hélicoptères, elle n’a pas suffisamment d’infrastructures pour acheminer dans les lieux où il faut. Et donc, elle trouvera prétexte en disant que les élections ne se sont pas déroulées correctement, parce que je n’ai pas eu suffisamment de fonds... M. Kabila sait, dans cette situation, où il veut amener les Congolais. »
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