"Vierge. Jolie, 12 ans. Son prix? 12.500 dollars (11.300 euros). Elle trouvera vite acquéreur". Si l'annonce fait froid dans le dos, elle est loin d'être un cas unique. L'Etat islamique n'hésite pas à recourir aux réseaux sociaux pour la marchandisation des esclaves sexuelles. Si l'organisation terroriste subit de plus en plus de pertes de territoires, le commerce des femmes yézidies n'a sans doute jamais été aussi important qu'aujourd'hui pour l'EI.
Le trafic des femmes est devenu l'une de ses principales sources de financement. Actuellement, il resterait plus de 3.000 femmes yézidies captives. Pour vendre ces femmes (pour la plupart des jeunes filles), l'EI utilise surtout les réseaux sociaux, tels que Facebook, WhatsApp ou Telegram, une application de messagerie populaire au Moyen-Orient.
Celle-ci lui permet de communiquer sans risque car les messages sont instantanément cryptés. Base de données d'esclaves Grâce à cet outil, les djihadistes peuvent partager sans risque la "base de données", avec les photos des victimes et le nom de leur propriétaire. Ce système a pour but de dissuader les filles de s'échapper et surtout de faciliter l'identification en cas de contrôle.
Pour vous donner une idée: depuis août 2014, 134 filles sont parvenues à prendre la poudre d'escampette tous les mois. Les six dernières semaines, ce chiffre a chuté à 39. Celui qui tenterait de sauver une esclave est passible de la peine capitale. "Chaque esclave est enregistrée dans la base de données. Si l'une d'entre elles devait faire l'objet d'un contrôle de la part de l'EI, l'organisation sait directement qu'elle est en cavale et à qui elle appartient", explique l'organisation humanitaire irako-allemande Luftbrucke Irak.
"J'ai réussi. Grâce à Dieu" Lamiya Aji Bashar est l'une de ces filles yézidies qui est parvenue à s'évader, après quatre tentatives infructueuses. La jeune femme n'est pas sortie indemne de ce combat pour la liberté, puisqu'elle a été gravement blessée par une mine terrestre. Ses compagnons de route Almas (8 ans) et Katherine (20 ans) n'ont pas survécu à l'accident. Le visage atrocement mutilé, Lamiya ne voit plus que d'un oeil.
Malgré ces blessures physiques, elle sait qu'elle a eu beaucoup de chance. "J'ai réussi. Grâce à Dieu. J'ai pu échapper aux infidèles. Même si j'y avais laissé les deux yeux, ça en aurait valu la peine", explique la jeune femme de 18 ans à Associated Press, depuis son lit dans la maison de son oncle, située dans la ville irakienne de Badra.
Bientôt réfugiée en Allemagne Enlevée à Kocho, un village situé près de Sinjar (ville martyre du nord de l'Irak), Lamiya a toujours une sœur de 9 ans, Mayada, qui est séquestrée par Daech. Cinq autres de ses sœurs sont parvenues à se libérer des griffes de l'EI et ont fui en Allemagne. Son jeune frère a lui aussi été retenu dans un camp d'entraînement à Mosul mais a réussi à se faire la belle. Abusée, violée, frappée, contrainte au travail forcé, la jeune femme a été la propriété d'un commandant de l'EI, d'un fabricant de bombes puis d'un médecin, à Hawija.
Là-bas, elle a su entrer secrètement en contact avec sa famille, qui a déboursé 800 dollars à des passeurs pour la libérer et la conduire en zone sûre. Lamiya devrait elle aussi regagner l'Allemagne prochainement. Malgré tout, son cœur reste en Irak. "Nous avions une belle maison, avec une ferme. J'allais à l'école. La vie était belle". Tout comme Nadia Mourad, cette Yézédie venue raconter à l'ONU le "génocide organisé" de son peuple, Lamiya est devenue le nouveau visage de la lutte contre l'esclavage sexuel des Yézidies.
4 Commentaires
Anonyme
En Juillet, 2016 (11:08 AM)Anonyme
En Juillet, 2016 (12:06 PM)Titen
En Juillet, 2016 (12:31 PM)Anonyme
En Juillet, 2016 (12:36 PM)Je ne vois aucune religion dans texte mais l Humanite qui se perd.
Soyons conscients et unis
Participer à la Discussion