À l'issue des élections de mi-mandat aux États-Unis, les démocrates ont repris le contrôle de la Chambre des représentants alors que les républicains ont renforcé leur mainmise sur le Sénat. Cependant, on n'a pas assisté à une "vague bleue" en signe de protestation contre le président Donald Trump, qui a visiblement évité un vote sanction. Le politologue de la KUL Bart Kerremans a analysé les résultats des midterms pour le quotidien Het Laatste Nieuws. Trump a-t-il perdu?
Les républicains ont donc perdu leur majorité à la Chambre des représentants. Pour autant, peut-on affirmer que le président Donald Trump sort perdant de ces élections? Bart Kerremans, politologue et professeur de relations internationales à la KUL, estime qu'on ne peut pas vraiment parler de défaite pour le président Trump. Car la "vague bleue" démocrate annoncée n'a pas eu lieu. "En outre, les démocrates ont perdu quelques Etats où la victoire leur semblait promise.
C'est le cas, par exemple, dans l'État de New York, le New Jersey, la Pennsylvanie et la Caroline du Nord. Les démocrates perdent également les élections gouvernatoriales en Géorgie et en Floride, où Obama a pourtant fait campagne", pointe M. Kerremans. Les bons résultats des candidats soutenus par Trump "C'est notamment le cas au Sénat, où Trump augmente sa majorité avec trois sièges supplémentaires.
Les Etats dans lesquels le président a fait campagne ont été remportés par les républicains", note Bart Kerremans. Les candidats républicains qui ont ouvertement apporté leur soutien à Trump ont triomphé, ce qui n'est pas forcément le cas parmi les candidats dont le soutien au New Yorkais est plus modéré. "Dans les États où les républicains prennent un siège aux démocrates (Dakota du Nord, Missouri et Indiana), ils obtiennent des résultats considérablement élevés, allant de 56 à 57%, dans le Missouri et l'Indiana.
Cela se remarque toutefois moins en Floride", analyse le politologue. Qu'en est-il de la position de Trump au sein du parti républicain? "Trump se voit comme un gagnant moral. Sa position n'est certainement pas affaiblie, mais plutôt renforcée. Il a tiré son épingle du jeu. Ces résultats augmentent la probablité d'une candidature pour un deuxième mandat dans deux ans. Ses fidèles partisans lui ont donné le feu pour continuer à appliquer sa politique. Si une place devait à nouveau se libérer à la Cour suprême, il tentera à nouveau de nommer un juge au profil conservateur", déclare Bart Kerremans.
Que peuvent faire les démocrates avec la majorité à la Chambre? "La toute-puissance de Trump est cassée. Il devra tenir compte des démocrates qui vont prendre le contrôle de sa présidence", prévient Bart Kerremans. "Trump aura du mal à faire approuver de nouvelles lois ou son budget. Les démocrates vont probablement lancer de nouvelles procédures d'enquête pour affaiblir Trump, notamment en ce qui concerne l'ingérence de la Russie. C'est d'ailleurs ce qu'ont fait les républicains sous l'administration Obama et l'affaire des e-mails d'Hillary Clinton. Pourquoi les résultats à la Chambre et au Sénat sont-ils si différents?
"Chaque Etat dispose d'autant de sièges au Sénat. Dès lors, la voix conservatrice des zones rurales faiblement peuplées y est démesurée. Les circonscriptions de la Chambre des représentants sont beaucoup plus petites, ce qui permet aux petits groupes d'électeurs de peser," explique le politologue. "Il est d'ailleurs frappant de voir qu'un certain nombre de zones rurales sont passées sous giron démocrate." Une Amérique plus divisée que jamais? L'Amérique sortait particulièrement divisée des dernières élections présidentielles. Cette polarisation s'est confirmée hier et deviendra encore plus grande, prédit Bart Kerremans.
"Nul doute que démocrates et républicains vont maintenant se retrouver dans une impasse. Les démocrates prendront des initiatives législatives à la Chambre des représentants sur des questions symboliques telles que les soins de santé en sachant qu'elles ne seront jamais approuvées par le Sénat. Inversement, les républicains feront de même au Sénat. Ils mettront immédiatement les thèmes de la prochaine élection présidentielle à l'ordre du jour", conclut Bart Kerremans.
6 Commentaires
Anonyme
En Novembre, 2018 (13:29 PM)Anonyme
En Novembre, 2018 (13:48 PM)Kolo
En Novembre, 2018 (15:18 PM)Anonyme
En Novembre, 2018 (15:18 PM)Quantanalyst
En Novembre, 2018 (17:22 PM)Anonyme
En Novembre, 2018 (17:54 PM)Participer à la Discussion