Le ministre néerlandais des Finances Wopke Hoekstra a mis en garde mardi contre la menace "d'implosion" de l'Union européenne, soutenant que plusieurs pays cherchaient à s'en éloigner, et a appelé l'UE à repenser ses priorités. "L'UE a un problème: la menace d'implosion qui couve. L'amère réalité est que nous avons une Union dans laquelle une partie de la population, principalement dans le nord-ouest de l'Europe, veut partir", a regretté M. Hoekstra lors d'un discours à l'Université Humboldt de Berlin.
"Problème fondamental"
"Si notre Union est incapable d'inspirer les meilleurs et les plus brillants (pays) à rejoindre ses rangs ou à introduire l'euro, et si notre Union risque de perdre définitivement une force comme le Royaume-Uni, alors notre Union a un problème fondamental", a-t-il estimé.
La grande défaite du Brexit
Le Brexit "n'est pas une victoire pour Londres, ni pour Berlin ou Paris, et encore moins pour La Haye.C'est une victoire pour Moscou et pour Pékin", a-t-il soutenu.
Pays désintéressés
Parmi les pays "démocratiques et prospères" concernés, le ministre néerlandais a en outre cité la Norvège et la Suisse, "pas intéressés" par une adhésion à l'UE ou encore le Danemark et la Suède "qui rejettent l'euro". Afin de rendre l'Europe plus attractive, il a appelé à "changer de cap" pour construire une Europe "nouvelle et améliorée".
Défense européenne
Parmi les pistes proposées, M. Hoekstra a soutenu le projet de Défense européenne, qui permettrait de "baisser les dépenses" de chaque pays par le jeu de mutualisations, et aussi la nécessité de présenter un "front uni" sur la scène géopolitique.
"Naïveté" européenne
"L'Europe doit (...) abandonner sa naïveté actuelle. Qu'il s'agisse d'imposer des sanctions, de protéger nos marchés ou de gérer les conflits dans le monde d'aujourd'hui, l'Europe doit pouvoir faire entendre sa voix", a-t-il déclaré.
Idées françaises
Sur ces points, le ministre conservateur s'est dit "d'accord avec beaucoup d'idées françaises sur l'UE" et a demandé à l'Allemagne à suivre cette même voie "dans l'intérêt de l'Europe". "J'apprécierais donc de voir une Allemagne moins réservée. Entant que voisin, allié et ami proche, les Pays-Bas seront à vos côtés", a conclu M. Hoekstra.
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