La Ligue des Droits Humains (LDH) et 13 ONG européennes ont déposé plainte simultanément mardi dans plusieurs pays de l'UE, dont la Belgique, contre les techniques illégales de publicité en ligne. Ce faisant, elles lancent la campagne #StopSpyingOnUs ("arrêtez de nous espionner") qui vise à sensibiliser les internautes à l'usage fait de leurs données personnelles en ligne.
Les plaintes ont été déposées dans neuf pays européens (l'Allemagne, la Belgique, la France, l'Italie, l'Estonie, la Bulgarie, la Hongrie, la Slovénie et la République tchèque) auprès des autorités nationales en charge de la protection des données personnelles. Elles visent spécifiquement le secteur de la publicité comportementale, soit la publicité reposant sur les centres d'intérêt des internautes.
Selon les 14 organisations à l'initiative des plaintes, certaines techniques sont "en claire violation de la réglementation de l'UE en matière de protection des données personnelles (le RGPD) car elles peuvent transmettre les données personnelles des utilisateurs à des centaines de milliers d'entreprises".
L'ONG Liberties - qui a coordonné le dépôt des plaintes - affirme que ces techniques publicitaires sont utilisées par des acteurs clés de la sphère numérique comme Google. De fait, "un très grand nombre d'individus sont exposés au partage illégal de leurs données personnelles", dénonce-t-elle. Pour illustrer ses propos, Liberties cite la régie publicitaire DoubleClick du géant américain (récemment renommée "Authorized Buyers").
"Active sur 8,4 millions de sites web, elle transmet les données personnelles des visiteurs à plus de 2.000 entreprises", affirme l'ONG. En déposant plainte, "nous demandons aux autorités de protection des données personnelles d'ouvrir des enquêtes sur les violations actuelles et massives qui sont commises des millions de fois par jour et qui affectent l’ensemble des internautes", soulignent les 14 organisations.
Des plaintes pré-remplies dans plusieurs langues
Dans l'intervalle, la campagne #StopSpyingOnUs, menée en Belgique par la LDH, vise à inclure un maximum de citoyens dans la démarche. Liberties et ses partenaires ont ainsi préparé des plaintes pré-remplies dans plusieurs langues pour que ceux qui le souhaitent puissent participer à l'effort en envoyant également une plainte auprès de l'Autorité de protection des données.
Le formulaire est accessible sur le site web de l'ONG. Les neuf plaintes déposées ce mardi font suite à deux premières réclamations déposées auprès des autorités de protection des données du Royaume-Uni et de l'Irlande.
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