Le parlement catalan a élu lundi à la présidence de la Catalogne le candidat séparatiste choisi par l'exilé Carles Puigdemont, Quim Torra, qui a promis de continuer à "construire un Etat indépendant" de l'Espagne. "Nous ferons la République catalane", a déclaré l'éditeur de 55 ans tout juste élu par 66 voix pour et 65 contre, avec les quatre abstentions d'un parti séparatiste d'extrême gauche Candidature d'unité populaire (CUP).
"Nous serons fidèles au mandat du referendum d'autodétermination du 1er octobre: construire un Etat indépendant, une République", promettait-il avant le vote. Le 1er octobre dernier, plus de deux millions de Catalans (sur un total de 5,5 millions d'électeurs) ont participé à ce référendum interdit par Madrid et que la police a tenté d'empêcher. D'après les organisateurs, 90% se sont prononcés pour l'indépendance.
Quim Torra doit maintenant former son gouvernement, ce qui entraînera automatiquement la levée de la tutelle imposée par Madrid sur cette région de 7,5 millions d'habitants quand les députés séparatistes ont proclamé son indépendance le 27 octobre 2017. Retour de Puigdemont M. Torra a promis dès le premier débat d'investiture samedi de faciliter au plus tôt le retour au pouvoir de Carles Puigdemont, "le président légitime".
Carles Puigdemont, qui a quitté l'Espagne avant d'être inculpé pour rébellion, est en liberté provisoire en Allemagne où un tribunal doit se prononcer sur son extradition. Quim Torra s'est engagé à rétablir des lois catalanes suspendues ou annulées par la justice, de rouvrir les "ambassades" de Catalogne fermées par l'Etat et de lancer la rédaction de la Constitution de la future république catalane.
Il a évoqué la création de structures de gouvernement parallèles à l'étranger pour préparer la sécession: un "conseil de la République" présidé par Carles Puigdemont, et une assemblée composée d'élus locaux. La dirigeante de l'opposition aux séparatistes Inés Arrimadas a durement attaqué les "discours xénophobes et identitaires" du candidat, qualifié de "marionnette de Puigdemont".
Elle a dénoncé les écrits anti-espagnols de M. Torra, qui a notamment qualifié de "charognards, vipères et hyènes" ceux qui ne défendent pas comme lui la culture et la langue catalane. Le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a rappelé qu'il pourrait à tout moment reprendre le contrôle de la région si M. Torra violait la Constitution.
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Anonyme
En Mai, 2018 (14:50 PM)Participer à la Discussion