Le parquet néerlandais a ouvert jeudi des enquêtes sur quatre cas d'euthanasie pratiquées par deux médecins sur des femmes âgées, soupçonnant des violations des règles strictes encadrant cette pratique autorisée sous conditions aux Pays-Bas. Le ministère public "a décidé d'ouvrir quatre enquêtes judiciaires (dans le cas) de possibles euthanasies criminelles effectuées par deux médecins", a annoncé le parquet.
En 2002, les Pays-Bas et la Belgique sont devenus les premiers pays au monde à légaliser l'euthanasie, mais la question demeure sensible aux Pays-Bas. Alors qu'un débat s'est ouvert visant à l'étendre à ceux qui estiment que leur "vie est terminée", l'euthanasie ne reste autorisée par la loi que sous de strictes conditions. Au moins deux médecins doivent certifier qu'il n'y a pas d'autre solution raisonnable pour le patient, et que sa souffrance est "insupportable et sans aucun espoir d'amélioration".
En 2017, 6.585 personnes ont décidé d'avoir recours à l'euthanasie aux Pays-Bas, soit 4,4% des décès enregistrés dans le pays, selon le Comité régional de surveillance de l'euthanasie. Ce Comité avait signalé 12 cas douteux en 2017 au parquet, qui en a classé six sans suite et a décidé d'engager des poursuites pour quatre autres (les deux restants sont en cours d'examen).
Selon le parquet, le premier cas concerne une femme de 67 ans atteinte de la maladie d'Alzheimer qui "n'avait pas la capacité d'exprimer son consentement", ses dernières volontés ayant été rédigées de nombreuses années auparavant. Le médecin "n'était pas en mesure de certifier qu'il s'agissait d'une demande volontaire et délibérée d'euthanasie", a estimé le parquet. Les autres cas concernent deux femmes de 84 ans et une de 72 ans atteintes de maladies graves, mais le Comité a estimé que les médecins avaient conclu trop rapidement qu'il n'y avait pas d'autre solution ou que leurs souffrances étaient "insupportables et sans aucun espoir d'amélioration".
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