L'ancien ministre des Transports grec Michalis Liapis, arrêté mi-décembre au volant d'un 4X4 équipé de fausses plaques d'immatriculation, a été condamné lundi à quatre ans de prison avec sursis par un tribunal d'Athènes.Le ministre aujourd'hui en retraite, âgé de 63 ans, avait invoqué "la crise" pour expliquer pourquoi il avait rendu en août aux autorités les plaques originales de son véhicule, comme l'ont fait de nombreux Grecs, pour éviter d'avoir à payer la taxe d'immatriculation.
M. Liapis, qui conduisait également sans ses papiers d'assurance, est pourtant à la tête d'une trentaine de propriétés immobilières, et affiche un revenu de 110.000 euros par an, selon ses déclarations fiscales obtenues par la presse grecque. L'affaire a fait grand scandale, dans un pays où la population est soumise à de lourds sacrifices depuis trois ans, et M. Liapis, neveu de Constantin Karamanlis, fondateur du parti Nouvelle Démocratie (droite) au pouvoir, a été aussitôt radié de ce parti. M. Liapis a passé luxueusement les fêtes de fin d'année en Asie, et, bien que de retour en Grèce, il n'était pas présent à son procès où il a également été condamné à 3.000 euros d'amende.
Le procureur a insisté lundi sur la nécessité d'une condamnation, évoquant une "inclination" de M. Liapis au délit. Une apparente allusion à une affaire remontant en 2008, dans laquelle le nom de l'ancien ministre avait été cité dans la presse, dans le cadre d'une importante enquête sur de possibles pots-de-vin payés par le groupe industriel allemand Siemens à des hommes politiques grecs. Il avait été notamment question d'un voyage payé par le groupe à un ministre amateur de matches de football, mais M. Liapis, présent au match en question, avait affirmé avoir payé son billet et n'avait pas été davantage inquiété.
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