(Correspondance) - La Belgique est toujours disposée à se joindre au processus de mobilisation des fonds pour la tenue du procès de l’ancien président tchadien, Hissène Habré. Visiblement, les Belges tiennent, comme aux prunelles de leurs yeux, à voir Hissène Habré, poursuivi pour ‘tortures et crime contre l’humanité’, être attrait devant un tribunal pour être jugé. Ils ont, devant la barre de la cour internationale de la justice, déclaré que leur pays ‘a toujours œuvré au sein de l’Union européenne pour que cette dernière apporte une solution substantielle et constructive à l’appel lancé par l’Union africaine afin de rassembler les moyens budgétaires pour financer le procès de Hisséne Habré au Sénégal, sur le sol africain’.
Une ‘disponibilité’ saluée par la partie sénégalaise qui a expliqué devant la cour que ‘le manque de financement serait le principal obstacle qui se dresse sur le chemin du processus de l’organisation du procès d’Hisséne Habré’.
Arguant que le Sénégal à lui seul, n’est pas en mesure d’assurer les moyens de financement de ce procès et ‘attend toujours la mobilisation des fonds promis par la communauté internationale’. La partie belge, qui veut que Habré soit jugé au Sénégal ou extradé en Belgique, a dit devant la cour que son pays s’est toujours impliqué au sein de l’Union européenne dans les efforts de recherche de moyens financiers nécessaires à la tenue du procès devant les juridictions sénégalaises. A l’endroit de ceux qui récusent le montant du budget, estimé à 27 millions d’euro soit 17 milliards de francs Cfa, le Sénégal rétorque en attirant l’attention sur l’ampleur du procès, le nombre de victime, ainsi que la durée de leur commission qui s’étale sur près de dix ans.
Se fondant sur des exposés faits par la délégation belge, la partie sénégalaise retient que ‘le nombre de victimes se situe à environ 40 mille, d’après les Belges’. Aussi, au moins 3 780 personnes auraient perdu la vie du fait des crimes attribués au régime de Habré. Un chiffre qui ne tient pas compte des 5 400 détenus politiques recensés entre 1982 et 1990. D’après les Belges, 94 mille victimes directes ou leurs ayant droits sont susceptibles être concernées par le procès. C’est la raison pour laquelle ‘le Sénégal veut prendre le minimum de précaution pour disposer des fonds nécessaires avant de s’engager dans l’organisation d’un procès qui intéresse des milliers de victimes en plus des milliers de témoins’, expliquent les avocats et conseillers sénégalais. Vu les difficultés rencontrées pour la mobilisation du financement de ce procès, une question se pose : A quand la tenue du procès de l’ex-président tchadien, Hisséne Habré ? Mystère et boule de gomme.
L’on se rappelle que le différend, qui oppose la Belgique au Sénégal relatif à l’affaire Hissène Habré, a été mis en délibéré par la cour internationale de la justice suite à une requête introduite par la Belgique. Ce pays demande à la cour d’ordonner au Sénégal de juger ou d’extrader Hissène Habré en Belgique.
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