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PRISE DE FONCTIONS DE BARACK OBAMA, CE MARDI : Qu’est ce que l’Afrique peut-elle attendre du 44e président des USA ?

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PRISE DE FONCTIONS DE BARACK OBAMA, CE MARDI : Qu’est ce que l’Afrique peut-elle attendre du 44e président des USA ?

Ce mardi 20 janvier 2009, comme le veut la tradition américaine, Barack Obama, homme de couleur, prêtera serment en tant que 44e Président des Etats-Unis d’Amérique, suite à son élection le 4 novembre de l’an dernier face à son adversaire républicain John Mc Cain. Ce qui, après 150 ans de marches, 400 ans d’asservissement, de ségrégation raciale, est historique. La question que l’on pourrait se poser c’est celle de savoir si ce vent d’espoir que cette élection a suscité en Afrique est réellement fondé.

L’Amérique l’a fait. Le slogan “Yes we can“ est devenu “Yes we did“. Le rêve du Révérend noir Martin Luther King, est devenu une réalité. La lutte fut longue, mais elle a au moins porté ses fruits. L’heure est actuellement aux attentes. Et dans l’immédiat, les malheureux événements consécutifs à l’agression sauvage et barbare par Tsahal dans la bande de Gaza, interpellent directement Barack Obama. D’autant plus que les Etats-Unis sont les plus fidèles alliés de l’Etat hébreux dans cette zone en proie à des conflits permanents avec leur lot de victimes civiles sans occulter leurs dégâts matériels. Le monde entier attend la réaction de « l’homme le plus puissant » au monde.

La diplomatie américaine via sa Secrétaire d’Etat, Hilary Clinton devrait s’investir pour le retour d’une paix durable dans cette partie du monde. Même si une certaine accalmie a été notée, après le cessez-le-feu unilatéral décrété par Ehud Olmert, Premier ministre israélien.

Mais au-delà, qu’est ce que l’Afrique peut-elle attendre du 44e Président des Etats-Unis ? Rien et beaucoup à la fois.

Rien, parce que Barack Obama n’est pas un Africain, qu’on se le dise, mais bien un Américain. Rien parce qu’il a hérité de Georges W. Bush un pays en récession économique, avec une balance commerciale déficitaire à souhait, un système de santé moribond, une crise économique et financière sans précédent. Deux guerres engagées en Irak et en Afghanistan. Les défis socio-économiques et politiques qui attendent Barack Obama lui interdisent d’ailleurs tout round d’observation.

Le taux de chômage pourrait passer de 6 à 9% en douze mois, alors que les Usa ont déjà perdu 750. 000 emplois entre janvier et octobre 2008. Il faudra aussi compter avec la queue de la « crise financière ». Aux 700 milliards de dollars mis à disposition des banques pour les stabiliser, il faudra encore y ajouter les ressources que Barack Obama a prévues pour financer son action politique et économique. L’amélioration du système de santé chiffrée à 65 milliards de dollars par année, un plan de relance de l’économie qui prévoit, entre autres choses, 60 milliards de dollars sur dix ans pour les infrastructures et 150 milliards de dollars sur la même période pour le développement des énergies alternatives. Reste à trouver l’argent pour financer l’ensemble de ces mesures sans creuser, plus encore, le déficit impressionnant du pays.

Sur le plan fiscal, Barack Obama se verrait volontiers renoncer aux rabais accordés aux plus riches sous l’administration Bush, de même qu’il aimerait rétablir les taxes sur les plus-values et les dividendes.

Quant aux économies les plus substantielles que le futur président entendrait réaliser, elles viendraient de l’arrêt de la guerre en Irak dont le coût pourrait avoir excédé les 2000 milliards de dollars. Mais le défi le plus important semble concerner l’Afghanistan. Barack Obama a été très clair : il veut désengager des troupes d’Irak pour les transporter en Afghanistan. Ce sera certainement, peut-être avec l’Iran, le dossier de politique étrangère essentiel pour Barack Obama. Cependant, la situation en Afghanistan est sans doute plus compliquée qu’en Irak. D’abord parce que c’est une véritable opération internationale : les Américains n’y sont pas seuls. Il y a là, pour le coup, des vrais bastions d’Al-Qaïda, et beaucoup de commentateurs estiment qu’on est peut-être dans une situation de bourbier « à la vietnamienne ».

De son côté, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a dit également « attendre des changements rapides dans la politique américaine » vis-à-vis du conflit israélo-palestinien. Un conflit qui a déjà pris des propensions inquiétantes depuis l’invasion de Tsahal de la bande de Gaza avec son lot de victimes humaines et de dégâts matériels. Autant de dossiers qui n’offrent aucun répit au Président de l’Etat le plus puissant au monde.

En revanche, le regard de Barack Obama sur l’Afrique ne devrait certainement pas être le même que celui de ses prédécesseurs. Toutefois, ce serait illusoire de s’attendre à un plan Marshall pour redresser l’Afrique. D’ailleurs le continent n’en a pas besoin.

Il attend surtout que Barack Obama s’investisse dans la lutte contre la corruption, les mensonges d’Etat, les tripatouillages des constitutions pour rester éternellement au pouvoir, la gabegie, les dérives monarchiques constatées çà et là.

Le rapatriement des millions de dollars logés dans les comptes en Suisse et partout en Occident par certains chefs d’Etat africains pendant que leurs peuples croupissent dans la famine, que le paludisme fait des ravages, que les femmes continuent à mourir en essayant de donner la vie ou accouchent sur des charrettes, que le choléra, le sida, tous les maux élisent domicile en Afrique. Barack Obama devrait aussi utiliser toute son influence pour demander à ses homologues de l’Union européenne d’arrêter de parrainer et de soutenir certains Chefs d’Etat dits “amis“ de la France, de l’Angleterre etc. alors qu’ils infligent toute sorte de souffrance à leur peuple.

Obama, un noir élu dans un pays dont les Blancs représentent presque 75% de la population, devrait être une véritable “sentinelle“ de la démocratie dans le monde et particulièrement en Afrique où l’alternance démocratique est en passe d’être rayée du vocabulaire de ses Chefs d’Etat ; où la transparence est considérée comme un vain mot, les libertés sont bafouées, les journalistes incarcérés à cause des lois liberticides, des entreprises de presse étouffées par le fisc et les impôts.

Le chantier est vaste. L’espoir titanesque. Presque irréalisable en quatre années...



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