Le socialiste François Hollande partira favori de l'élection présidentielle face au sortant UMP Nicolas Sarkozy, ce qui allongerait la liste des victimes politiques de la crise en Europe.
Une première pour la gauche depuis 1988 ?
L'issue de ce scrutin repose en grande partie sur les électeurs au premier tour de Marine Le Pen et François Bayrou, qui ont représenté à eux deux 28% des suffrages exprimés, alors que François Hollande peut compter sur un très large report des voix des autres candidats de gauche (15%), dont celles de Jean-Luc Mélenchon (11,1%). Or, la candidate de l'extrême droite a annoncé qu'elle voterait blanc, et le candidat centriste a choisi personnellement François Hollande.
Devancé au premier tour par plus de 500.000 voix (27,2% contre 28,6% à son adversaire), Nicolas Sarkozy est donné par tous les instituts de sondages battu, avec 46,5 à 47,5% des voix contre 52,5 à 53,5% à M. Hollande, qui connaît toutefois un tassement, perdant entre 0,5 et 2 points. Avec des suffrages exprimés en nombre équivalent à ceux du premier tour (78% des inscrits), cela représenterait une avance supérieure à deux millions de voix pour le député de Corrèze.
François Hollande, qui pourrait offrir à la gauche sa première victoire à une présidentielle depuis 1988, a en outre pour lui d'être apparu le plus convaincant, selon les sondages, lors de son duel télévisé de mercredi avec le président sortant.
Le premier tour avait produit un rapport de force très déséquilibré, avec une avance de 13 points de la gauche sur la droite parlementaire. La droite a un avantage de quatre points si on y ajoute l'extrême droite.
Principaux atouts de François Hollande, selon toutes les enquêtes, il apparaît "honnête, sympathique, sincère" et ayant "des convictions". Nicolas Sarkozy a pour lui son "dynamisme" et sa "stature présidentielle".
La répétition des crises économiques en Europe sera aussi un déterminant du vote. Depuis un an, elle a chassé du pouvoir par les urnes les dirigeants irlandais, espagnols et portugais. La participation au scrutin devrait être voisine de celle du 22 avril, soit un taux élevé, autour de 80%. "Il n'y a pas de dynamique d'un surcroît de mobilisation", selon Brice Teinturier, de l'institut Ipsos.
Sur les huit candidats éliminés au premier tour, cinq ont choisi le candidat socialiste, aucun ne s'est prononcé pour le président-candidat de l'UMP. A deux jours jours du vote, François Hollande apparaît ainsi comme "le candidat du rassemblement" qu'il s'efforçait d'incarner. Il a bénéficié, outre le ralliement de M. Bayrou, de personnalités comme les écologistes Corinne Lepage et Antoine Waechter.
Vendredi, au lendemain d'un ultime grand meeting devant quelque 30.000 supporters place du Capitole à Toulouse, François Hollande a appelé les électeurs à lui donner une "victoire ample", soit par 52% des voix au moins. "Si les Français doivent faire un choix, qu'ils le fassent clairement, massivement, qu'ils donnent à celui qui sera investi toutes les capacités et les moyens d'agir", a déclaré le député de Corrèze.
Nicolas Sarkozy a prédit, lui, que le second tour se jouerait "à très peu de chose". "Moi, je sens une très forte participation et vraiment une situation de très grande égalité", a-t-il dit. La veille à Toulon, il avait encore mobilisé plusieurs milliers de partisans électrisés.
Pour qui les reports de voix ?
Mais, "dans nos enquêtes, nous n'avons aucun indicateur permettant de dire que Nicolas Sarkozy pourrait être dimanche soir devant François Hollande", a affirmé vendredi Brice Teinturier.
Ipsos crédite le socialiste de 52,5% des voix, malgré des reports de voix des électeurs de Marine Le Pen et de François Bayrou "assez avantageux" pour le candidat UMP. TNS Sofres, dont le dernier sondage d'avant-premier tour, était le plus proche du résultat, le place à 53,5%.
Selon les sondeurs, un électeur de Marine Le Pen sur deux voterait Nicolas Sarkozy dimanche (entre 7% et 18% pour François Hollande) et l'électorat de François Bayrou se diviserait en trois tiers (pro-Sarkozy surtout, pro-Hollande, abstention ou vote blanc). De 75 à 85% des pro-Mélenchon voteraient Hollande.
"Des ajustements" peuvent se produire d'ici à dimanche parmi les électeurs peu décidés à aller aux urnes et qui voteraient finalement Hollande ou Sarkozy, selon M. Teinturier. De sorte qu'il n'exclut ni "un tassement supplémentaire" de François Hollande ni que son score "puisse remonter à 53-54%".
L'impact sur ses électeurs de la décision de François Bayrou de voter Hollande, sans toutefois donner de consigne de vote, sera l'un des facteurs de ces fluctuations de dernière minute. "L'effet peut exister" mais, "depuis longtemps, les électeurs se sont 'autonomisés'", affirme Brice Teinturier.
Réponse dimanche, 20h.
4 Commentaires
Bd
En Mai, 2012 (13:08 PM)Serv Du Peup
En Mai, 2012 (13:47 PM)Les pays n'ont pas des amis mais des intérêts.
Boooboo
En Mai, 2012 (14:08 PM)Hollalande a une mauvaise repitation ; il n'est meme pas marie , tous ses enfants sont battards
Ib
En Mai, 2012 (14:59 PM)Participer à la Discussion