En Algérie, l'armée brandit la menace d'une guerre civile face aux manifestants qui continuent de se mobiliser en masse contre un cinquième mandat d'Abdelaziz Bouteflika.
Des manifestations ont eu lieu à Alger, Tizi Ouzou, Tlemcen, ce mardi 5 mars. Des milliers de personnes, majoritairement des jeunes, sont descendues dans la rue.
Le chef d’état-major était en visite ce mardi à l’académie militaire de Cherchell et il a accusé ce qu’il appelle « certaines parties » de vouloir ramener l’Algérie aux années de « braise et de douleur », estimant que « certains étaient dérangés par la stabilité » du pays.
Il fait référence à la période de terrorisme que le pays a traversée pendant les années 1990 et il a assuré que l’armée était déterminée « à garantir la stabilité acquise ». C’est la deuxième fois qu’Ahmed Gaid Salah s’exprime sur ces manifestations et il avait eu un discours similaire le 26 février dernier. Il s'agit d'un argument récurrent dans les discours des autorités depuis le début du mouvement
Un discours dénoncé par les manifestants
Pourtant, c’est bien ce discours lié au risque pour la stabilité que dénoncent les étudiants qui ont manifesté aujourd’hui dans tout le pays contre un cinquième mandat du président Bouteflika.
A Alger, les étudiants que RFI a pu rencontrer affirmaient qu’ils ne laisseraient pas faire une déstabilisation. « Nous ne sommes pas la Syrie, nous savons ce que nos parents ont vécu », expliquaient-ils.
Dans la capitale, la manifestation qui a réuni des milliers d’étudiants de différentes facultés a duré près de sept heures, le tout dans le calme et la bonne humeur. Et comme dans chaque manifestation, des étudiants s’étaient organisés pour nettoyer les rues après le passage des manifestants.
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