La France insoumise «marche devant» à gauche vers la présidentielle de 2022, a affirmé samedi son candidat Jean-Luc Mélenchon, qui appelle à un dialogue sur le fond avec les autres formations afin de permettre un accord de majorité.
Le président des députés Insoumis s'est déclaré début novembre, un an et demi avant le scrutin, avec la plateforme en ligne «Nous sommes pour». Il a justifié sa démarche samedi soir au début de son premier meeting de campagne, cantonné à une diffusion sur les réseaux sociaux à cause du confinement. «Nous notre devoir, étant ceux qui marchent devant - même si ce n'est pas trop loin devant, assez pour que nous acceptions la responsabilité - est d'être prêt à temps», a déclaré Jean-Luc Mélenchon.
L'Insoumis avait terminé à la quatrième place de la présidentielle de 2017 avec 19,58% des voix. Sa formation a ensuite raté les élections européennes de 2019 et municipales de 2020, et perdu en partie son leadership à gauche au profit de Verts qui les ont réussies.
Le député des Bouches-du-Rhône a critiqué la désignation tardive du candidat écologiste, avant septembre 2021, et du chantier interne long de plusieurs mois tout juste initié par le Parti socialiste. «Ceux qui nous font parfois la leçon: il ne peut être question d'attendre que vous en ayez fini avec vos désignations intérieures pour qu'on commence à discuter d'un programme, c'est-à-dire tant pour les socialistes que pour EELV au mois de septembre de l'année prochaine, à peine six mois avant l'élection!»
Pour sa part Yannick Jadot a de nouveau laissé entendre, dans un entretien au JDD, qu'il pourrait se présenter sans le soutien d'EELV: «Si la primaire écologiste devient une machine à perdre, je prendrai mes responsabilités», a-t-il dit. Jean-Luc Mélenchon a cependant tendu la main, notamment sur un éventuel accord législatif entre formations de gauche: «Acceptez d'ouvrir avec nous la discussion, non pas en vue de je ne sais quelle fumeuse coalition de dernière minute, mais en vue de la majorité parlementaire».
Le tribun a consacré la majeure partie de son discours à la proposition de loi «sécurité globale» - dont il demande le retrait car elle vise «le contrôle généralisé de la population» -, ainsi qu'aux coups portés par plusieurs policiers à un producteur de musique noir la semaine dernière, «une scène de tabassage par des barbares en uniforme», selon lui.
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