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Présidentielle anticipée au Venezuela, Maduro cherche la réélection

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Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, flanqué de son épouse Cilia Flores (d) et de la présidente de l'Assemblée constituante Delcy Rodriguez (g), le 15 janvier 2018 à leur arrivée à l'Assemblée nationale à Caracas FEDERICO PARRA / AFP/Archives

Le pouvoir vénézuélien, englué dans une crise économique, a convoqué mardi une élection présidentielle anticipée à laquelle le chef de l'Etat Nicolas Maduro va se représenter afin de profiter d'une dynamique électorale favorable et des divisions de l'opposition.

"Avant le 30 avril, doit se dérouler une élection présidentielle au Venezuela", annonce le décret proposé par le numéro deux du régime Diosdado Cabello et adopté à l'unanimité par l'Assemblée constituante acquise à Nicolas Maduro.

Jusqu'à présent, la présidentielle était officiellement prévue pour fin 2018 mais certains experts estimaient que sa date pourrait être avancée par le camp présidentiel.

"Pour le gouvernement, c'est tout à fait logique d'avancer le scrutin, d'abord parce qu'il fait face à un début d'année très compliqué économiquement, ensuite car il profite de ce moment de grande désorganisation de l'opposition", juge l'analyste Benigno Alarcon.

Cette annonce intervient alors que de délicates négociations sont en cours avec les adversaires du pouvoir pour tenter de résoudre la crise politico-économique au Venezuela.

Une vague de manifestations antigouvernementales, au cours desquelles 125 personnes ont été tuées, ont secoué d'avril à juillet le Venezuela, jadis riche pays pétrolier.

La décision survient aussi au lendemain des sanctions adoptées par l'Union européenne contre de hauts dirigeants vénézuéliens, dont Diosdado Cabello.

C'est justement cette raison qui est mise en avant par le numéro deux du chavisme (du nom du défunt Hugo Chavez, président de 1999 à 2013).

"Si le monde veut nous infliger des sanctions, nous allons organiser des élections (...) Des pouvoirs impériaux et sans légitimité ont déclenché une campagne systématique de haine contre le Venezuela", a ajouté M. Cabello à la tribune de l’hémicycle.

Ce membre de l'Assemblée constituante, installée début août, a également confirmé, sans le nommer, que l'actuel chef de l'Etat serait le candidat unique du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) au pouvoir.

"Nous n'allons pas avoir de problèmes, nous avons un seul candidat pour poursuivre la révolution", a-t-il lancé, tandis que les centaines de membres de la Constituante scandaient "Nicolas !", "Nicolas !".

Cette instance aux prérogatives élargies est chargée de rédiger une nouvelle Constitution. Elle s'est attribuée la plupart des compétences du Parlement, où l'opposition est majoritaire depuis les dernières législatives.

Pénurie généralisée

"Nous allons vaincre unis", a ajouté M. Cabello, faisant allusion à la coalition de l'opposition de la Table de l'unité démocratique (MUD), plus divisée que jamais sur la stratégie a adopter face au gouvernement, entre négociations et manifestations.

De leur côté, les adversaires du président se sont engagés fin décembre à présenter également un candidat unique.

Henry Ramos Allup, un des dirigeants de la MUD qui vient d'essuyer défaite sur défaite aux régionales et aux municipales, a assuré mardi que l'opposition était "en mesure de choisir un candidat via des primaires en quatre à cinq semaines".

Autre décision votée par la Constituante toute puissante: les trois principales formations de la coalition anti-Maduro devront, pour participer à la présidentielle, se réinscrire auprès des autorités électorales pour avoir boycotté les municipales du 10 décembre.

C'est ce même Conseil national électoral (CNE) -accusé par l'opposition de servir le gouvernement - qui doit fixer la date de la présidentielle, a expliqué M. Cabello.

Avec une pénurie généralisée, allant des aliments aux médicaments, en passant par les matières premières, et une inflation attendue à 2.350% en 2018, selon le FMI, le Venezuela est secoué par une crise économiques hors de contrôle.

Dans un pays où le pétrole rapporte 96% des revenus et très dépendant des importations, la chute des cours et de la production ont conduit le gouvernement à limiter fortement les achats externes.

En face, le gouvernement attribue l’hyperinflation à une "guerre économique" menée par la droite et les Etats-Unis pour faire chuter le président.

Autre signal d'alarme pour ce pays étranglé financièrement par la chute des cours du pétrole: ses graves difficultés à rembourser dans les temps sa dette souveraine évaluée à 150 milliards de dollars et celle de PDVSA, qui en représente à elle seule 30%.

Le pays ne disposait plus que de 9,7 milliards de réserves et devait rembourser au moins 1,47 milliard avant fin 2017.



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